La mère de Kay devient-elle sénile ou sont-elles en présent d’un esprit malfaisant ? Un film d’horreur arty dans la veine d’Ari Aster ou Robert Eggers.
Lorsqu’Edna, la matriarche de la famille, disparaît mystérieusement, sa fille Kay et sa petite-fille Sam se rendent dans sa maison isolée pour tenter de la retrouver. Après quelques jours, Edna finit par revenir, mais n’est plus tout à fait elle-même : atteinte de démence, elle murmure dans le noir des paroles insensées, et semble voir des choses qui n’existent pas.
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Dans la lignée des films d’Ari Aster (Hérédité, Midsommar), de Robert Eggers (The Witch) ou de Jennifer Kent (Mister Babadook), Relic se situe à cette périphérie du cinéma d’horreur et du cinéma d’auteur que les critiques anglo-saxon·nes ont fini par appeler (un peu pompeusement) “elevated horror”.
Le film de la jeune cinéaste américaine Natalie Erika James en reprend méticuleusement les codes : une peur parabolique et cérébrale (ici centrée sur la fin de vie et la décrépitude), un refus systématique de recourir à des jump scares et effets de manches gores, une mise en scène léchée, volontiers arty, et un récit brumeux et polysémique, ouvert aux interprétations multiples.
Le sommet horrifique de 2020
S’il n’a pas l’ampleur d’un Hérédité, Relic réserve quelques moments d’angoisse sourde (visions glaçantes de la démence sénile), et propose un regard profondément troublant (et troublé) sur la famille, les non-dits qui la terrassent et les secrets enfouis qui la vicient. Jusqu’à un final labyrinthique et curieusement beau, qui fait de ce film étonnant, longtemps atmosphérique et par endroits terrorisant, le sommet horrifique d’une année 2020 fort peu pourvue en la matière.
Relic de Natalie Erika James, avec Emily Mortimer, Bella Heathcote, Robyn Nevin (E.-U., Aus., 2020, 1h29)
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