Huis clos amoureux un peu artificiel dans un appartement de Téhéran, en contrepoint des manifestations sanglantes de 2009.
Cinéaste discrète domiciliée en France depuis une trentaine d’années, Sepideh Farsi effectue de réguliers allers et retours dans son pays natal, l’Iran. Mais il n’est pas sûr qu’elle pourra y retourner de sitôt, vue la teneur de ce film, qui mêle le politique et la sensualité avec une franchise qui devrait crisper les mollahs. Elle a d’ailleurs tourné en Grèce cette fiction située dans un appartement de Téhéran, car elle n’aurait pas pu tourner un tel film in situ.
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Le postulat de départ est le suivant : lors des manifestations sanglantes de 2009, une jeune manifestante se réfugie dans un appartement bourgeois, dont l’unique occupant, un homme d’âge mûr, deviendra son amant, servant plus ou moins de couverture à ses actions militantes.
Plus artificiel que transgressif pour le public occidental
L’idée principale étant de juxtaposer au huis clos les images d’internet brouillonnes de la révolte et de la répression filmées au téléphone portable. Dehors, la violence et le chaos ; et dedans, un cocon sensuel et une joute psychologique. Principe déjà tenté dans un film passé inaperçu, Fleurs du mal, de David Dusa, sur l’histoire d’amour, à Paris, d’un jeune beur et d’une Iranienne obnubilée par les images du net sur les manifestations en Iran.
Le contraste était trop grand, mais ici aussi, malgré l’intrusion, in fine, de la répression iranienne dans l’appartement, le dispositif s’avère un chouïa théorique et contraignant. La fiction en elle-même n’est pas vaine, mais elle est limitée par ses contraintes de lieu, qui mettent le dialogue au cœur du film. Cette œuvre politiquement et moralement audacieuse, eu égard à la situation iranienne, peut sembler plus artificielle que transgressive aux yeux du public occidental.
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