Aligner les noms du générique devrait suffire à convaincre de regarder le film. C’est l’aspect bottin mondain de cette comédie endiablée, dans laquelle le Who’s who des swinging sixties croise une théorie de beautés callipyges sous l’oeil lourd de khôl de Peter O’Toole, de Françoise Hardy en secrétaire de mairie à tomber par terre, à […]
Aligner les noms du générique devrait suffire à convaincre de regarder le film. C’est l’aspect bottin mondain de cette comédie endiablée, dans laquelle le Who’s who des swinging sixties croise une théorie de beautés callipyges sous l’oeil lourd de khôl de Peter O’Toole, de Françoise Hardy en secrétaire de mairie à tomber par terre, à Ursula « Je joue faux, but who cares' » Andress, en passant par Capucine, irrésistible en nymphomane glaciale ou Romy Schneider, fabuleuse en gretschen débondée post-Sissi. Car, si tout le monde se court après ici, c’est dans un seul et unique but. Sexuel. C’est l’aspect « moderne » de What’s new, Pussycat (ce titre à la Russ Meyer, déjà !). Moderne sur le fond : le sexe est une motivation universelle, trêve d’hypocrisie. Et moderne dans la forme : le psychédélisme pop y est davantage qu’une mode, un registre. Un seul exemple : le « message du film » qui clignote en incruste. Si Clive Donner n’a par ailleurs jamais dépassé le stade de faiseur efficace, il emballe ici avec suffisamment de vigueur le scénario de Woody Allen. C’est l’aspect révélation de cette vaste poilade, la réponse au titre Quoi de neuf ? étant bien sûr Woody Allen. Ayant remarqué le jeune comique au Blue Angel, un cabaret, le producteur du film, Charles K. Feldman, lui propose d’écrire le scénario. Allen s’y réserve un second rôle, Victor Shakapopolis. En habilleur de strip-teaseuses à 20 dollars par semaine (« C’est peu ! Oui, mais je ne pouvais pas mettre plus ! »), absolument incapable et qui, lorsqu’il se blesse, prévient sa partenaire qu’il va aller crier dans la pièce voisine, il vole tranquillement la vedette à Peter Sellers, comique officiel du film. Tout est déjà là de son personnage de dragueur névrosé. Dans un Paris improbable où Toulouse-Lautrec boit un verre avec Van Gogh à La Closerie des Lilas, la longue séquence nocturne sur les quais de la Seine boucle la boucle avec la plus belle scène d’Everybody says I love you dans laquelle il valse avec Goldie Hawn de manière aérienne. Sauf qu’ici, la BO est signée par un Burt Bacharach en pleine forme, notamment lorsqu’il fait roucouler soyeusement Dionne Warwick. Dans la catégorie bijou, une rivière de diamants.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}