Quels sont les films à aller voir, ou pas, ce week-end ? Pour en avoir un indice, voici l’avis de nos critiques.
Thunder Road de Jim Cummings
Avec lui-même, Kendall Farr, Nican Robinson
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Entre deuil, divorce et tracas quotidiens, un jeune flic, incarné par un acteur-auteur virtuose de l’humour amer (Jim Cummings) se débat avec sa névrose d’échec. La chanson de Springsteen qui donne son titre au film n’est pas un alibi. Elle est bien au cœur de Thunder Road, qui parle de gens vaincus qui voudraient trouver le bonheur. Et l’émotion est à son comble quand Jimmy, pour redonner du courage à sa fille, en récite en toute conscience les paroles, celles-là même que lui chantait sa propre mère.
Retrouvez l’intégralité de la critique de Jean-Baptiste Morain.
Mademoiselle de Joncquières d’Emmanuel Mouret
Avec Cécile de France, Edouard Baer
Il s’agit de l’adaptation d’une partie de Jacques le Fataliste de Diderot (qui a déjà inspiré à Bresson Les Dames du Bois de Boulogne), qui raconte les intrigues amoureuses entre une jeune veuve distinguée et son amant libertin. Après le temps du marivaudage vient celui de la vengeance : l’amante meurtrie fera en sorte de punir son bourreau par une disgrâce sociale dont on taira tout ici. Ce qui frappe dans le dixième long métrage de Mouret, c’est son économie de moyens qui confine à une espèce de pureté du geste, de mise en scène. On assiste à une succession de scènes, des “tableaux” où se meuvent les deux amants livrés à l’art de discourir. C’est toute la force du cinéma que de nous montrer celle des mots.
Retrouvez l’intégralité de la critique d’Emily Barnett.
Le Pape François de Wim Wenders
Un road-docu où le pape babille des monologues que ne renierait pas Miss France et plante des arbres à la frontière palestinienne. Wim Wenders s’égare dans la flagornerie crasse. Quel calvaire !
Retrouvez l’intégralité de la critique de Théo Ribeton.
Première année de Thomas Lilti
Avec William Lebghil, Vincent Lacoste
Après Hippocrate (sur l’apprentissage des internes en hôpitaux) et Médecin de campagne (sur un généraliste installé en zone rurale), et en passant désormais à la case universitaire, Thomas Lilti donne encore du grain à moudre à ceux qui aiment le dépeindre en monomaniaque. Toubib reconverti cinéaste, l’homme ne serait bon qu’à pérorer sur la médecine. Or là encore, il manque une case, et surtout beaucoup de prise de plaisir : un effet de grisaille et de répétition traverse tout le film, qui manque de personnages, ramasse l’intrigue à une quête au diplôme, dont les vagues ajouts peinent à cacher leur rôle d’agrément très superficiel.
Retrouvez l’intégralité de la critique de Théo Ribeton.
Le Temps des forêts de François-Xavier Drouet
De quelles images de la forêt disposons-nous ? Celles des documentaires de Yann-Arthus Bertrand (Des forêts et des hommes, 2011) ou de Luc Jacquet (Il était une forêt, 2013) nous en donnent une vision aérienne, lisse et exotique, réalisée à l’aide de gros moyens techniques et portée par une voix off et une musique empruntes de pathos. Le Temps des forêts en est l’antithèse. Un documentaire précis et virulent sur les nouveaux protocoles de l’exploitation forestière.
Retrouvez l’intégralité de la critique de Bruno Deruisseau.
Dovlatov Alexeï Guerman Jr
Avec Milan Maric, Arthur Beschastny et Helena Sujecka
Dovlatov est le récit de six jours dans la vie de l’écrivain russe Sergeï Dovlatov. Cantonné à une écriture journalistique contrôlée par le pouvoir soviétique, celui-ci tente d’être publié sans y parvenir. Si ce récit intéresse, autant dans sa dimension historique que dans les évidents parallèles qu’il tisse avec la condition des artistes russes aujourd’hui, la réalisation d’Alexeï Guerman Jr – mélange de longs plans à l’ostentatoire orchestration, de poncifs sur la littérature et la figure de l’artiste maudit, de jazz feutré et d’une reconstitution poussiéreuse – est d’un ennui stérile.
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