Quels sont les films à aller voir, ou pas, ce week-end ? Pour en avoir un indice, voici l’avis de nos critiques.
Maya de Mia Hansen-Løve
Avec Roman Kolinka, Aarshi Banerjee, Alex Descas
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C’est l’histoire d’un jeune journaliste qui revient en France en grande pompe après avoir été captif, dans des conditions très dures, en Syrie pendant quatre mois. Mais au lieu de rester parmi les siens, il décide de retourner à Goa (un Etat du sud-ouest de l’Inde), où il a vécu son enfance. Il va bientôt y faire la connaissance de la fille de son parrain indien, la jolie et jeune Maya. Mia Hansen-Løve (L’Avenir, Eden, Tout est pardonné…), une fois de plus, remporte son pari : laisser le spectateur deviner les choses, l’aider à voir l’invisible.
Retrouvez l’intégralité de la critique de Jean-Baptiste Morain.
Grass de Hong Sang-soo
Avec Kim Min-hee, Jeong Jin-yeong, Saebyuk Kim
Une jeune femme observe discrètement les clients d’un café, saisissant des bribes d’existences qu’elle note sur son ordinateur. Écrit-elle à partir du réel, ou les personnages qu’elle décrit ne sont-ils que les projections de son imagination ? Grass est à la fois virtuose et aride : si les cadres et le montage construisent de subtils échos entre ses vignettes, son dispositif frôle parfois l’exercice scolaire. Si le terreau fictionnel d’Hong Sang-soo laisse toujours germer les herbes folles, celui de Grass, à l’image des jardinières qui ouvrent et ferment le film, semble contenu dans un trop petit pot.
Retrouvez l’intégralité de la critique d’Alexandre Büyükodabas.
Le retour de Mary Poppins de Rob Marshall
Avec Emily Blunt, Lin-Manuel Miranda, Ben Whishaw, Emily Mortimer
Endeuillé et endetté jusqu’au cou, le petit Michael, devenu père de trois enfants, doit vendre la célèbre maison familiale, et le soutien de sa gentille sœur, Jane, n’y changera rien. C’était sans compter sur l’aide précieuse de Mary Poppins (Emily Blunt convaincante en double de Julie Andrews), de retour dans la famille pour veiller sur la jeune génération. Ressusciter cette héroïne d’enfance dans la vie de ces jeunes adultes (et dans la nôtre) était une belle idée dont Rob Marshall ne fait rien. En pilotage automatique, le réalisateur de Chicago aligne les séquences de comédies musicales comme des tableaux trop chargés, sans que jamais l’émotion ne surgisse.
Retrouvez l’intégralité de la critique de Marilou Duponchel.
Wildlife de Paul Dano
Avec Carey Mulligan, Jake Gyllenhaal, Ed Oxenbould
C’est là que tout a commencé, dans ces pavillons typiques de la banlieue américaine : la révolte des mères au foyer. Paul Dano enfile à son tour son stéthoscope pour nous parler du cœur de la femme des années 1960, au risque de nous lasser. Mais qu’on se rassure, l’acteur, ex-ado tourmenté de Little Miss Sunshine, passé chez Paul Thomas Anderson ou Bong Joon-ho, signe un solide premier long métrage. Récit d’une implosion à la beauté froide et crépusculaire, Wildlife étreint chaque incendie dans ses ombres bleues, préfère aux coups leurs ondes de choc, distille la violence dans un halo de doute et d’inquiétude.
Retrouvez l’intégralité de la critique d’Emily Barnett.
The Happy Prince de Rupert Everett
Avec lui-même, Colin Firth, Colin Morgan, Edwin Thomas, Emily Watson et Béatrice Dalle
Si les errements de parcours de Rupert Everett ont leur importance, c’est parce qu’ils ont tout à voir avec The Happy Prince, sa première réalisation à presque 60 ans. Producteur, scénariste, réalisateur et principal interprète du film, ce sex-symbol gay des années 1980 a mis plus de dix ans à monter ce projet. Le film se concentre sur les derniers jours de la vie d’Oscar Wilde, durant lesquels l’assaillent ses souvenirs de gloire, de débauche de sexe et de drogue, d’opprobre et d’exil désargenté. Si la mise en scène est d’un faible intérêt, le portrait de l’acteur en dandy victorien victime de l’intolérance de son époque et de ses propres démons confère au film une profondeur assez vertigineuse.
Retrouvez l’intégralité de la critique de Bruno Deruisseau.
L’Empereur de Paris de Jean-François Richet
Avec Vincent Cassel, Freya Mavor, Denis Ménochet, August Diehl
Après s’être échappé des plus grands bagnes du pays, l’aventurier François Vidocq tente de se faire oublier sous la fausse identité d’un marchand de tissus. De retour à Paris sous le règne de Napoléon, il rencontre une jeune voleuse et se fait démasquer par de vieux compagnons d’infortune. En échange de sa lettre de grâce, il propose au chef de la sûreté ses services pour combattre la pègre. Richet, qu’on a connu plus inspiré, semble avoir placé son entreprise sous la loi du risque minimum. Les acteurs restent tous dans leur zone de confort (Cassel est taciturne, Ménochet bougon et Luchini volubile) et la mise en scène assez illustrative, exceptés une caméra à l’épaule nerveuse durant les affrontements et quelques plans grue inspirés.
Retrouvez l’intégralité de la critique d’Alexandre Büyükodabas.
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