Quels sont les films à aller voir, les séries à regarder, ou pas, ce week-end ? Pour en avoir un indice, voici l’avis de nos critiques.
Films
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Star Wars IX : L’ascension de Skywalker de J. J. Abrams
Avec Daisy Ridley, Adam Driver, John Boyega, Oscar Isaac
Ainsi on attendait un épilogue impeccablement fuselé, une ultime valse aux pas soigneux et inattendus, peut-être même une aspiration céleste, une espèce de transfiguration du mythe ; et au lieu de cela on a eu une fête, une masse agglutinée de personnages, de sabres et de vaisseaux, dansant confusément. Ce sera pour beaucoup (et c’est en partie pour nous) tout de même un ravissement. Sauf qu’il manque paradoxalement beaucoup de choses à cette fiesta picaresque, qui précisément carbure trop à l’additif, et pas assez au soustractif. Il manque une vraie belle mort à ce Star Wars.
Retrouvez l’intégralité de la critique de Théo Ribeton.
Notre dame de Valérie Donzelli
Avec Pierre Deladonchamps, Thomas Scimeca, Bouli Lanners, Virginie Ledoyen
https://www.youtube.com/watch?v=ErMOYOP0Qio&feature=emb_title
Maud Crayon est une architecte et mère célibataire surmenée. Un ex invasif (Thomas Scimeca, génial), un boss tyrannique (Samir Guesmi, formidable aussi), des problèmes d’interdits bancaires et des projets avortés rythment son quotidien sur fond de dépression générale. Notre Dame est certes un conte plein de fantaisie, une bouffée d’air frais, mais il ne faut pas s’y tromper : le film a aussi les atouts d’une farce mordante sur la place inconfortable des créateurs dans la société et le procès parfois absurde fait à leurs œuvres. Sans doute que, sur ce point, Donzelli n’a pas été épargnée.
Retrouvez l’intégralité de la critique d’Emily Barnett.
The Lighthouse de Robert Eggers
Avec Robert Pattinson, Willem Dafoe
https://www.youtube.com/watch?v=1CiROKK22mk&feature=emb_title
Quel est donc ce phare qui éclaire au milieu de la nuit ? C’est d’abord A24, producteur de The Lighthouse, sans doute le dernier refuge américain pour ce genre d’excentricités auteuristes devenues assez rares depuis la fin des années 1990. C’est ensuite, de façon plus prosaïque, un lieu exigu, isolé, violent, propice à tous les débordements testostéronés dès lors que deux gardiens pas commodes. Mais ce que ce phare métaphorise, c’est d’abord le cinéma lui-même, art du mensonge institué et de la vérité révélée (A) 24 fois par seconde, art de la nuit noire percée d’un rai lumineux provenant d’une petite cabine jalousement gardée.
Retrouvez l’intégralité de la critique de Jacky Goldberg.
Après la nuit de Marius Olteanu
Avec Judith State, Cristian Popa, Alexandru Potocean
https://www.youtube.com/watch?v=n1xToUTUMoQ&feature=emb_title
On dit d’un couple, lorsqu’il va mal, qu’il fait une pause. Dans Après la nuit, ce n’est pas seulement le couple de Dana et Arthur qui semble avoir été mis sur pause, mais une partie d’eux avec. Les regards perdus, errant chacun de leur côté dans la longue nuit, c’est une pause généralisée, du corps et de l’esprit. Ancien assistant-réalisateur de Cristi Puiu (La mort de Dante Lazarescu), Marius Olteanu revendique sa méthode avec des séquences en temps réel, étirées à l’extrême qui frappent par leur justesse d’écriture. Après la nuit n’est pas un film à effets, et tant mieux. Tout est nébuleux, laissé sans réponse, à l’image de cet amour dont on ignore s’il pourra un jour renaître.
Retrouvez l’intégralité de la critique de Ludovic Béot.
Millennium Actress de Satoshi Kon
On n’a décidément pas fini de pleurer Satoshi Kon, génie incontesté de l’animation japonaise, décédé en 2010 à l’âge de 46 ans. Réalisé en 2001, mais jusqu’ici inédit dans les salles françaises, son Millennium Actress est présenté enfin, en version restaurée 4K. Sorti au Japon quatre ans après son premier chef-d’œuvre, Perfect Blue (1997), Millennium Actress en constitue à la fois la continuation et l’antithèse. S’il s’agit en effet à nouveau d’une star et de son plus grand fan, la rencontre n’est cette fois-ci pas cauchemardesque, mais élégiaque et mélodramatique.
Retrouvez l’intégralité de la critique de Jacky Goldberg.
Talking about Trees de Suhaib Gasmelbari
Alors qu’il s’exile à l’aube de la Seconde Guerre mondiale, Bertolt Brecht publie A ceux qui viendront après nous, un poème où l’artiste interroge l’indécence d’une expression poétique en période d’instabilité politique. Il écrit : “Que sont donc ces temps, où parler des arbres est presque un crime, puisque c’est faire silence sur tant de forfaits !” Dans Talking about Trees, les mots de Brecht éclairent un Soudan d’avant la chute d’Omar el-Béchir, en avril 2019, où le cinéma avait presque disparu.
Retrouvez l’intégralité de la critique de Bruno Deruisseau.
Les Gens de la pluie de Francis Ford Coppola
Avec James Caan, Shirley Knight, Robert Duvall
A l’époque, Francis Coppola a déjà trois longs métrages à son compteur. Mais la carrière du cinéaste Coppola commence peut-être véritablement avec Les Gens de la pluie (1969). Un film qu’on est vraiment très heureux de redécouvrir ! Sur un canevas d’époque – une femme, Natalie (la méconnue Shirley Knight et son faux air de Cate Blanchett), qui vient d’apprendre qu’elle est enceinte, part soudainement sur les routes où elle rencontre deux hommes, un ancien joueur de football américain traumatisé par une blessure à la tête, surnommé Killer (grande composition de James Caan), et un policier ambigu (Robert Duvall, déjà fascinant) –, Coppola propose ici une belle étude de personnages qui monte en puissance à mesure que le récit avance.
Retrouvez l’intégralité de la critique de Thierry Jousse.
Séries
The L Word : Generation Q sur Canal + Séries
https://www.youtube.com/watch?v=brkZIIwZvqM&feature=emb_title
Oui, les revoilà. Enfin, pas toutes. Sur la petite bande de Los Angeles, seuls trois personnages ont rempilé pour les huit épisodes de The L Word : Generation Q, lancée le 8 décembre et disponible “à l’heure US” sur Canal + Séries. Les doyennes ont été rejointes par quatre personnages censés incarner cette “génération Q” (comme “queer”) du nouveau titre. Avec pour but d’apporter un peu de sang frais et de renouveler une série dont la sixième et dernière saison, en 2009, manquait sévèrement de souffle. Le pari était risqué : il n’est pas toujours aisé d’introduire des nouveaux protagonistes à la hauteur de personnages déjà longuement travaillés et d’autres séries (on pense notamment à Glee) se sont cassé les dents sur ce type de projet. Mais, à la vision des trois premiers épisodes disponibles, on peut être soulagé : la sauce prend.
Retrouvez l’intégralité de la critique de Marie Kirschen.
You saison 2 sur Netflix
Ayant réussi à tromper la vigilance de Candace, son ex-vengeresse, Joe s’installe à Los Angeles sous une nouvelle identité. Il y rencontre Love, une cheffe cuisinière attachante et fantasque. L’alchimie est immédiate et une histoire d’amour s’esquisse. Mais les fantômes du passé poursuivent le psychopathe, qui n’a pas entièrement abandonné ses mauvaises habitudes. Si la mise en scène reste peu inspirée et si la narration s’encombre de surlignages épais, ce nouveau chapitre se révèle plus réjouissant. En établissant Joe comme un antihéros « à la Dexter », la série se défait des regards extérieurs maladroits qu’elle posait sur lui.
Retrouvez bientôt l’intégralité de la critique d’Alexandre Büyükodabas.
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