Quels sont les films à aller voir, ou pas, ce week-end ? Pour en avoir un indice, voici l’avis de nos critiques.
Rétrospective Jim Jarmusch
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Une cosmogonie en six films (Permanent Vacation, Stranger than Paradise, Down by Law, Mystery Train, Night on Earth, Dead Man) : la rétrospective des premières œuvres du cinéaste laisse apparaître, au fil de motifs récurrents, les fondations de l’univers Jarmusch. Habiter les films de Jarmusch c’est comme loger dans un squat, survivre n’importe où mais chez un ami lorsqu’on en a assez de vivre seul. Une solution précaire, aventurière, où l’on guette autant un coin de couverture pour dormir et rêver qu’un réchaud pour y faire mijoter sa tambouille intime.
Retrouvez l’intégralité de la critique de Gérard Lefort.
Rojo de Benjamín Naishtat
Avec Dario Grandinetti, Andrea Frigerio, Alfredo Castro
https://www.youtube.com/watch?v=KKdTPuCgqkU
On est en 1975, dans les derniers mois de la jeune démocratie argentine avant que celle-ci ne bascule dans le fascisme. Dans une ville de province, un avocat bien sous tous rapports entre dans un restaurant. Un étranger est assis à sa place habituelle. Le ton monte. Il faut une certaine générosité de portraitiste pour compenser la misanthropie de ce genre de film où tout le monde est désagréable, et Naishtat, heureusement, n’en manque pas. Il y a à la fois du late Buñuel et du early Chabrol dans son style, où le grotesque et le débordement participent d’une critique sociale.
Retrouvez l’intégralité de la critique de Jacky Goldberg.
Yesterday de Danny Boyle
Avec Himesh Patel, Lily James, Ed Sheeran
Un monde sans Beatles ? C’est le postulat de Yesterday, dont on a craint à l’avance l’opportunisme prompt à recycler le patrimoine de la pop british en pompe à rengaines faciles et clinquantes. Mais cette uchronie nous attire d’emblée sur le terrain d’une radiographie de la lose. A force de dérouler le répertoire des Beatles sans jamais les faire apparaître, Boyle ressuscite paradoxalement mieux qu’avec n’importe quel biopic l’esprit du groupe.
Retrouvez l’intégralité de la critique d’Emily Barnett.
Spider-Man : Far from Home de Jon Watts
Avec Tom Holland, Zendaya, Jake Gyllenhaal, Samuel L. Jackson
Suite du très réussi Spider-Man : Homecoming, Far from Home suit le jeune Peter Parker dans un voyage scolaire en Europe, où il espère retrouver un peu de normalité. Décidément à l’aise dans l’exercice comique, Jon Watts est en revanche beaucoup plus gourd dès qu’il s’agit de mettre en scène de l’action. Plus encore que dans Homecoming, du fait de la lassitude extrême (et croissante) que provoquent ces orgies numériques où l’on sacrifie tantôt un Rialto, tantôt un Tower Bridge.
Retrouvez l’intégralité de la critique de Jacky Goldberg.
So Long, My Son de Wang Xiaoshuai
Avec Wang Jingchun et Yong Mei
Wang Xiaoshuai explore les cicatrices d’une famille soumise à la politique de l’enfant unique et confrontée à un deuil brutal. Le résultat est un drame imposant exhibant moins les horreurs les plus connues qu’a engendrées ladite politique que des cicatrices plus secrètes et discrètes, que Wang révèle à force de patience et de pudeur. Le sujet est vaste et le film brasse à l’avenant, livrant par son épaisseur temporelle ce qui est aussi un portrait social où une Chine de la misère se transforme bientôt en Chine middle class.
Retrouvez l’intégralité de la critique de Théo Ribeton.
La Grand-Messe de Méryl Fortunat-Rossi et Valéry Rosier
En juillet, les hauteurs de France sont investies par un peuple de retraités dont le rêve estival prend la forme d’un camping-car garé au bord d’une route où, quelques jours plus tard, les coureurs du Tour passeront à toute vitesse. Sans vraie tendresse, ni moquerie, et sans excès de lyrisme, cette brève étude sociologique a le mérite de retranscrire le quotidien d’attente de ces juillettistes d’un genre particulier avec crudité et une pointe d’amusement.
Retrouvez l’intégralité de la critique de Bruno Deruisseau.
Quand on crie au loup de Marilou Berry
Avec Noé Wodecki, Gérard Jugnot, Marilou Berry
https://www.youtube.com/watch?v=Me5f9OEavNQ
Comme hélas beaucoup de films pour enfants, Quand on crie au loup envisage son jeune public comme un bouffeur de pop-corn hébété que l’on pourrait rassasier d’une popote bête et paresseuse. C’est un peu gênant pour un film qui ne cesse de signifier que les enfants sont bien plus futés que leur version adulte.
Retrouvez l’intégralité de la critique de Ludovic Béot.
Pour les soldats tombés de Peter Jackson
Avec Tim Bentinck, Kevin Howarth
Le projet de Pour les soldats tombés est bien de nous plonger le plus totalement possible au cœur de cette guerre meurtrière. D’un point de vue sensoriel, le résultat est impressionnant. Pourtant, à mesure que le film égrène ses archives repeintes en vert-jaune sépia, le spectateur est pris d’un malaise croissant. Comme si le projet immersif de Peter Jackson devenait étouffant et finissait par aboutir à une sorte de son et lumière vaguement obscène.
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