Quels sont les films à aller voir, ou pas, ce week-end ? Pour en avoir un indice, voici l’avis de nos critiques.
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On adore !
Le Chant de la forêt João Salaviza et Renée Nader Messora Avec Henrique Ihjãc Krahô, Kôtô Krahô
Nous sommes dans l’Etat du Ceará, dans le nord-est du Brésil, au sein d’une tribu amérindienne appelée les Krahôs. Le père d’Ihjãc, mort il y a quelques mois, annonce au jeune homme que le moment est venu pour lui d’organiser la fête qui marque la fin de la période de deuil chez les Krahôs. Le Chant de la forêt, réalisé par une Brésilienne et un Portugais est un film qui vous envoûte dès les premiers plans. Un film simple et méditatif où le temps se déroule à son propre rythme, qui ne cherche rien à nous vendre, qui écoute et regarde les hommes vivre sans les juger. C’est cet humanisme aussi qui en fait toute la somptuosité.
Retrouvez l’intégralité de la critique de Jean-Baptiste Morain.
Quand nous étions sorcières de Nietzchka Keene Avec Björk, Bryndis Petra Bragadóttir, Valdimar Örn Flygenring
Le premier long métrage de l’Américaine Nietzchka Keene, a connu un parcours du combattant pour que nous puissions aujourd’hui découvrir la chanteuse Björk à 21 ans dans son premier rôle au cinéma. Adaptation féministe des frères Grimm, le film raconte l’histoire de deux sœurs orphelines après le meurtre de leur mère, sorcière. Tourné en noir et blanc dans des paysages insulaires austères et sublimes, la cinéaste déplace le conte à la fin du Moyen Age. Cela lui donne une aura mythologique et mystique, renforcée par l’incursion du fantastique.
Retrouvez l’intégralité de la critique d’Iris Brey.
La Salamandre d’Alain Tanner Avec Bulle Ogier, Jean-Luc Bideau, Jacques Denis
La Salamandre raconte l’impossibilité d’un film et thématise son propre échec à en être absolument un : dans Genève et ses alentours, deux Homo sapiens de base, ou intellectuels précaires, Pierre le journaliste (Bideau) et Paul l’écrivain (Jacques Denis), s’attellent à l’écriture d’un scénario pour la télévision, inspiré d’un mince fait divers. Alain Tanner signe un marivaudage virtuose entre le documentaire, la fiction et la vie dans un classique du cinéma suisse seventies.
Retrouvez l’intégralité de la critique de Luc Chessel.
On aime bien
Les Météorites de Romain Laguna Avec Zéa Duprez, Billal Agab
Premier film de Romain Laguna, Les Météorites brosse le portrait d’une jeunesse, celle d’une jeune fille aux airs encore poupons (gracieuse Zéa Duprez) qui tue l’ennui d’un été en faisant un boulot saisonnier dans un parc à thème autour de la préhistoire. Dans toute cette belle torpeur tournée au cœur des montagnes de l’Hérault, il manque bien une forme d’audace finale et de fronderie qui ajouterait un peu de conflit. Mais Laguna croit davantage aux signes du ciel, aux catastrophes célestes et à l’alignement aléatoire des étoiles, ce qui fait aussi l’attrait et la douceur arbitraire, hasardeuse, de ce premier long métrage prometteur.
Retrouvez l’intégralité de la critique d’Emily Barnett.
Pokémon : Détective Pikachu de Rob Letterman Avec Justice Smith, Kathryn Newton
Il manquait un cran à l’hégémonie Pokémon, un authentique gage d’appartenance à la pop culture mondialisée. On le tient probablement avec Pokémon : Détective Pikachu, premier film live et en langue anglaise de la saga, en forme de buddy movie humain-Pokémon parlant. Son caractère hors cadre frappe d’abord, comme un film qui ne serait pas tant une adaptation canonique qu’un objet entre la fanfiction roublarde et le catalogue d’easter eggs.
Retrouvez l’intégralité de la critique de Théo Ribeton.
On évite
Les Crevettes pailletées de Cédric Le Gallo et Maxime Govare Avec Nicolas Gob, Alban Lenoir, Michaël Abiteboul
Un vice-champion du monde de natation, homophobe, est contraint d’aider Les Crevettes pailletées, une équipe de water-polo homosexuelle plus préoccupée par la gaudriole que par la compétition, à se qualifier pour les Gay Games (version LGBTQ des JO). On peut d’abord se réjouir de voir ce Grand Bain queer lorgner à ce point du côté de la comédie française grand public. Mais ce mouvement d’ouverture ne s’opère pas sans qu’il s’y charge au passage des pires défauts de la comédie grand public, à savoir une certaine beauferie et une façon de dresser les minorités les unes contre les autres, dans une avalanche de clichés.
Retrouvez l’intégralité de la critique de Bruno Deruisseau.
Petra de Jaime Rosales Avec Bárbara Lennie, Alex Brendemühl, Joan Botey
Petra, jeune artiste peintre, arrive dans une résidence artistique dirigée par Jaume Navarro, un plasticien très coté qui fait régner la terreur sur son entourage. Les twists successifs de ce drame digne d’une telenovela sont servis par une réalisation d’une prétention vertigineuse. Cette manière d’embrasser la détresse humaine dans de lents travellings léchés n’a d’autre but que d’édifier le metteur en scène en grand maître d’un jeu pervers qui prend autant en otages ses personnages que les spectateurs.
Retrouvez l’intégralité de la critique de Bruno Deruisseau.
Hellboy de Neil Marshall Avec David Harbour, Milla Jovovich, Ian McShane
Hellboy est un ratage intégral, dont il est difficile de sauver une seule idée tant la laideur – visuelle, morale – y règne sans partage. Salmigondis mêlant légendes arthuriennes et occultisme nazi (histoire de raconter un tant soit peu les origines du personnage), gore et humour beauf à la Deadpool, ce reboot est un énième bûcher aux sorcières, où même Milla Jovovich, pourtant reine des nanars, semble mal à l’aise.
Retrouvez l’intégralité de la critique de Jacky Goldberg.
Versus de François Valla Avec Jules Pelissier, Lola Le Lann, Jérémie Duvall
Kids aux regards sombres, récit de vengeance et stylisation clipesque du réel… C’est comme un teen movie horrifique, teinté d’une veine sociale (quand l’opprimé devient l’oppresseur et inversement), que se présente ce premier long métrage signé François Valla. L’ambition du projet a de quoi séduire mais, dans ce décor glacé, quelque chose manque (peut-être un peu de légèreté et de poésie) et quelque chose gêne, comme cette hypersexualisation des corps – en grande partie – féminins, réduits à d’affriolants bouts de chair.
Retrouvez l’intégralité de la critique de Marilou Duponchel.
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