Un enfant doit apprendre le courage. Un conte pesant.
Les prix dont a été couvert le livre A Monster Calls de Patrick Ness dans les pays anglo-saxons ont semble-t-il justifié l’adaptation que voici. Sans connaître le matériau d’origine, disons qu’on est perplexe. Le but du jeu semble être de délivrer une leçon morale aux enfants.
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“Admets ta peur, affronte-la, tu seras plus fort”, dit-on aux gamins. OK, mais cela doit-il s’exprimer sur un mode aussi sinistre ? Un gamin souffre-douleur à l’école doit en plus supporter l’agonie de sa mère, victime du cancer ; le décor vaguement gothique de l’Angleterre archaïque sert de toile de fond à cette situation glauque. Pour la rendre plus imagée, on fait surgir un monstre inquiétant mais bienveillant : un arbre anthropomorphisé, qui enseigne le courage au marmot.
Pychothérapie décorative
En guise d’épouvante soft, on a surtout droit à une psychothérapie décorative. N’ayant guère que ces rencontres avec l’arbre à raconter, le cinéaste fait des prouesses pour délayer le récit et amplifier le réel. Sa façon raffinée de jouer sur la disparité et la variété des plans, son filmage luxueux de détails infinitésimaux ou de rêves, agrémenté de tombereaux d’effets spéciaux, est la seule plus-value du film. Hélas, on doit en prime se cogner la leçon de sagesse.
Quelques minutes après minuit de Juan Antonio Bayona (E.-U., G.-B., Esp., Can., 2016, 1 h 48)
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