Deux Islandais foutent le souk dans le 93. Une comédie inégale.
Certains se souviennent peut-être de Back Soon, comédie islandaise déjantée (pléonasme) de la réalisatrice franco-germano-islandaise. Avec Queen of Montreuil, Sólveig Anspach tente d’importer l’humour ganja-givré de son île natale dans sa ville d’adoption.
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L’argument passe par Agathe, sorte de double de l’auteur, cinéaste en panne d’inspiration et surtout en deuil de son mec, qui revient en son bercail montreuillois après un long séjour à l’étranger. Profitant de sa phase de déphasage, un couple d’Islandais (dont Didda Jonsdottir, la mamy fumette pétaradante de Back Soon) rencontré à Roissy squatte son petit pavillon banlieusard.
Queen of Montreuil est une tragicomédie qui joue sur toute une gamme de décalages : psychologiques, culturels, linguistiques, amoureux… Aucun des personnages ne fonctionne sur le même karma, d’où quiproquos, incompréhensions, petits gags doux-amers.
Loin de vouloir rétablir un certain ordre des choses, Anspach considère cette asynchronie comme un réenchantement poétique du quotidien, une façon pas idiote de faire son deuil et de mettre à distance les drames de l’existence.
L’excellente Florence Loiret-Caille se met au diapason de ses incrustés islandais avec sa façon lunaire d’être au monde. Ce carrousel légèrement surréel de personnages atypiques est plutôt sympatoche, mais d’une étrangeté parfois trop pittoresque et volontariste pour prendre totalement – l’otarie dans la salle de bains, ça va deux minutes.
On retrouve ici un peu du charme insulaire et foutraque de Back Soon, mais Queen of Montreuil est moins drôle et moins délirant, plus calculé et contrôlé. L’univers brossé par Anspach s’écarte gentiment de la norme, mais pas trop quand même.
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