Entre La Collectionneuse, un film danois oscarisé meilleur film étranger et un film arts martiaux taïwanais, nous vous proposons de découvrir 10 œuvres parmi le catalogue Arte du mois de juin.
Les Roseaux Sauvages d’André Téchiné (1994), diffusé le mercredi 24 juin à 20 : 55
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Monument du cinéma LGBT, le film Les Roseaux Sauvages – quadruplement récompensé aux Césars en 1995 – retrouvera les écrans d’Arte ce mois-ci. C’est le premier rôle de Gael Morel, qui incarne François, un adolescent sensible à la découverte de son homosexualité. Sur fond de province et en pleine guerre d’Algérie, Téchiné filme avec fraîcheur et spontanéité les maux de ses adolescents en plein éveil sensuel et politique.
L’enfer de Claude Chabrol (1994), diffusé le lundi 15 juin à 13 : 35
Ce mois-ci Arte met Chabrol à l’honneur avec deux de ses grands films sur le couple : Rien ne va plus (disponible du 10 juin au 16 juin) et L’Enfer. Leur point commun, un François Cluzet jeune qui incarne ici Paul Prieur, conjoint de la ravissante et provocante Emmanuelle Béart. En 1994, Chabrol s’empare du scénario d’un film inachevé de Clouzot, pour mettre en scène un bonheur conjugal ravager par la jalousie paranoïaque du mari. Sans jamais s’aventurer dans le fantastique, Chabrol approche ce cauchemar hitchcockien à travers une réalité hallucinogène propre à son cinéma.
Billy Elliot de Stephen Daldry (2000), diffusé le dimanche 14 juin à 20 : 55
Billy Elliot a déjà 20 ans, et pourtant cette comédie dramatique résonne encore pour la génération des années 90. Le film raconte l’histoire de Billy, un garçon de onze ans qui préfère danser que boxer. Le film, présenté à la Quinzaine des réalisateurs en 2000, raflera un paquet de prix en Europe et s’imposera comme un film culte. Son réalisateur Stephen Daldry, qui s’inspire de Step by Step, un livre imagé de Sirkka-Liisa Konttinen, transgresse le genre binaire et bouscule les diktats de notre société patriarcale prônant la virilité. A travers la détermination de son héros enfant, Billy Elliot devient une fable politique, qui encore à ce jour renvoie un message important quant à la masculinité, la paternité et les codes genrés imposé dès l’enfance.
Ne touchez pas à la hache de Jacques Rivette (2007), disponible jusqu’au 12 octobre sur arte.tv
La duchesse de Langeais, sainte-nitouche de première, mariée et catholique va amadouer le général de Montriveau jusqu’à le rendre éperdument amoureux, pour finalement se refuser à lui. Comprenant le sadomasochisme mental qu’elle lui inflige, Montriveau va préparer sa vengeance, un jeu périlleux où il ne vaut mieux pas se couper… Non seulement Guillaume Depardieu et Jeanne Balibar forment un couple d’amants magnifiques, mais l’écriture, le montage, comme chaque plan relèvent d’une théâtralité jouissive. En adaptant La Duchesse de Langeais de Balzac, Rivette filme ce motif éternel et universel qu’est celui de la passion torturée. Arte diffusera également un classique incontournable de Rivette, La Belle Noiseuse, grand drame romantique porté par Michel Piccoli, décédé le 12 mai dernier.
Ascenseur pour l’échafaud de Louis Malle (1958), diffusé lundi 22 juin à 20 : 55
Un couple d’amants, un crime organisé, un ascenseur bloqué, tout est ici réuni pour avoir le drame parfait. Florence (Jeanne Moreau) et son amant Julien (Maurice Ronet) préparent minutieusement le meurtre du conjoint de la jeune femme lorsque, après avoir maquillé l’assassinat en un suicide, Julien se retrouve coincé dans l’ascenseur. Louis Malle filme les âmes perdues de ses personnages sous la pluie noire de Paris, le tout couronné par une bande originale, à la fois exquise et nerveuse, du trompettiste de jazz Miles Davis.
La Collectionneuse d’Éric Rohmer (1967), disponible jusqu’au 16 octobre sur arte.tv
https://www.youtube.com/watch?v=g-MnLgjv6x0
En plus de nous faire profiter de Ma Nuit chez Maud (disponible jusqu’au 12 octobre), Arte ouvre la période estivale avec La Collectionneuse de Rohmer, film se déroulant dans le sud de la France, sous le soleil de Saint-Tropez. Quatrième volet des « Six Contes moraux », La Collectionneuse raconte les vacances de deux dandys en cohabitation avec Haydée, une jeune femme qui enchaîne les conquêtes. La mise en scène contemplative rythmée par une voix off glisse doucement vers la valse érotique. Rohmer divinise la gracieuse Haydée Politoff – qui ne connaîtra la consécration que par ce rôle – et questionne avec sensualité l’amour, la séduction et la morale.
A Touch of Zen de King Hu (1971), disponible jusqu’au 29 août sur arte.tv
Premier film d’arts martiaux récompensé par le Festival de Cannes – Grand Prix technique de la CST – A Touch of Zen révèle King Hu au public occidental et fait de son œuvre l’une des plus mythiques du “wu xia pian”, un genre cinématographique qui se traduit plus communément par « film de sabre chinois ». L’histoire se situe à la fin de la dynastie Ming, lorsque la fille d’un noble assassiné est traquée pour trahison par espions impériaux. A Touch of Zen, de par sa narration virtuose et la puissance métaphysique de son héroïne, dépasse même le simple film d’action pour se projeter à l’orée du fantastique.
Berlin AlexanderPlatz de Rainer Werner Fassbinder (1980), disponible jusqu’au 7 août sur arte.tv
https://www.youtube.com/watch?v=5r3Pjef1fz0&t=1872s
En 1980, le cinéaste allemand choisi de s’attaquer à son roman fresque fétiche, Berlin AlexanderPlatz d’Alfred Döblin. « Un film en treize épisodes et un épilogue » décrit-il. Le feuilleton monstre raconte les mésaventures de Franz Biberkopf, un ancien proxénète sorti de prison pour le meurtre de sa femme, qui se retrouve à nouveau happé par la pègre de la jungle berlinoise des années 20. En s’appuyant sans cesse sur la littérature, Fassbinder filme ses personnages dans un quotidien errant, dans la précarité, la violence et parfois le désir.
Le Festin de Babette de Gabriel Axel (1987), disponible jusqu’au 6 juillet sur arte.tv
Après Berlin ou Saint-Tropez, direction la côte danoise du Jutland, avec l’Oscar du Meilleur Film Etranger de 1988, Le Festin de Babette. Après avoir fui la répression de la Commune de Paris en 1871, Babette, une chef cuisinière renommée, trouve refuge auprès de deux vieilles filles dans un village luthérien, en tant que servante. Quinze ans plus tard, alors qu’elle gagne à la loterie et à l’opportunité de partir, elle décide d’organiser un gigantesque festin. Le réalisateur danois, Gabriel Axel, met quatorze ans à faire naître son projet, inspiré du roman du même nom de Karen Blixen. Plus cette fable gastronomique avance, plus le cinéaste laisse entrevoir une charge contre le puritanisme de ces sectes luthériennes et oppose la morale aux plaisirs.
Jeanne Moreau, l’affranchie de Virginie Linhart (2017), disponible du 15 juin au 20 août sur arte.tv
Sorti il y a trois ans, ce documentaire réalisé par Virginie Linhart retrace la grande carrière de celle qui a bercé la Nouvelle Vague, Jeanne Moreau, décédée en juillet 2017. Héroïne d’une génération de cinéastes tels que Antonioni, Truffaut, Demy ou encore Bunuel, l’actrice, symbole d’une émancipation féminine, marque les esprits autant dans Journal d’une femme de chambre que dans Jules et Jim, La Notte ou La Baie des Anges. Linhart refait vivre en l’espace d’une cinquantaine de minutes cette icône inoubliable du cinéma français.
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