Entre les voyages à travers des forêts mystiques (Cemetery of Splendour, Fitzcarraldo) et les portraits de femmes déterminées (Woman at war, The Killings, Gervaise), on fait le tour des 10 œuvres à ne pas manquer en juillet sur Arte.
Cemetery of Splendour – Apichatpong Weerasethakul (2015)
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Une mystérieuse maladie frappe des soldats qui tombent inexplicablement endormis à tout instant. Installés dans un hôpital de fortune à la campagne, une infirmière médium tente de communiquer avec eux. Weerasethakul poursuit un mouvement initié dans ses précédents films : un voyage dans la torpeur de la Thaïlande, mêlant les légendes ancestrales au pragmatisme de la vie quotidienne, pour une leçon de cinéma comme de spiritisme. Disponible jusqu’au 20 juillet.
Fitzcarraldo – Werner Herzog (1982)
Film phare de son réalisateur et un de ses plus fous, Fitzcarraldo est le nom du baron du caoutchouc qui s’embarque dans un périple sur le fleuve Amazone pour assister à représentation d’Ernani et construire son propre opéra. Une épopée insolite menée par Klaus Kinski et Claudia Cardinale, au tournage titanesque – le réalisateur exigea qu’un vrai bateau soit réellement hissé sur une colline. « Conquérant de l’inutile » comme il aime se nommer lui-même, Herzog poursuit ses rêves au milieu de la grande forêt sacrée. Disponible jusqu’au 4 août.
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Woman at war – Benedikt Erlingsson (2018)
Halla, une Islandaise de cinquante ans, mène une double vie : elle est professeure de chant et attend l’adoption d’une petite fille d’un côté, mais elle est également une activiste écologique féroce de l’autre. Prête à tout pour faire tomber l’industrie locale d’aluminium – même à des actes terroristes – « la femme des montagnes » sera bientôt recherchée dans tout le pays. Avec cette héroïne de notre temps, incarnée à l’écran par Halldóra Geirharðsdóttir, le réalisateur appelle à la révolte avec humour et force. Disponible jusqu’au 21 juillet.
The Killings de Søren Sveistrup (2007)
La série désormais culte de Søren Sveistrup a imposé le genre du « Nordic noir » (ou « Scandinavian noir ») sur le petit écran à la fin des années 2000. Fiction policière extrêmement efficace et addictive, The Killings se divise en trois saisons : trois meurtres différents, trois affaires, un jour d’investigation par épisode et la même enquêtrice, Sarah Lund. D’un réalisme froid, la série fut un énorme succès au Danemark et dans toute l’Europe : elle aura même le droit à son adaptation américaine sur Netflix en 2011. Disponible jusqu’au 30 mars 2021.
Et la vie continue – Abbas Kiarostami (1987)
Suite au tremblement de terre de 1990, le nord de l’Iran est en ruines. Un père réalisateur et son fils décident de quitter Téhéran pour retrouver les jeunes acteurs de son précédent film, Où est la maison de mon ami ? Dans ce périple rempli d’espoir sur une longue route au milieu des décors apocalyptiques, Kiarostami nous invite dans l’habitacle intime et privilégié de sa voiture, à assister à une conversation sur son pays et sur le pouvoir du cinéma face au réel. Disponible jusqu’au 31 octobre.
Gervaise – René Clément (1956)
Dans cette adaptation méticuleuse de l’Assomoir de Zola, tout est centré sur Gervaise Macquart, une blanchisseuse qui vit dans un faubourg populaire de Paris. Abandonnée par Lantier, avec deux enfants sur les bras, la jeune femme ne rechigne pas devant le travail et accepte finalement d’épouser Coupeau. Lorsque ce dernier est victime d’une chute, Gervaise le prendra à sa charge aidée par le voisin Goujet. Mais bientôt Lantier réapparaît, Coupeau se met à boire et Goujet est arrêté… À travers la chute fatidique et implacable d’une héroïne au bon cœur, Clément offre un de ses plus beaux rôles à son actrice Maria Schell. Disponible jusqu’au 29 juillet.
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L’extravagant Monsieur Piccoli – Yves Jeuland (2015)
https://www.arte.tv/fr/videos/076192-000-A/l-extravagant-monsieur-piccoli/
Yves Jeuland (Les gens du monde, Il est minuit Paris s’éveille) retrace la carrière d’un des plus grands acteurs français, Michel Piccoli, qui nous a quitté le 12 mai dernier. Se concentrant sur ses collaborations fructueuses avec les cinéastes Claude Sautet, Luis Buñuel ou encore Marco Ferreri, le réalisateur dresse le portrait d’un homme infatigable, touche à tout et extrêmement fidèle. La voix grave et le visage bourru de Piccoli nous reviendront aujourd’hui avec émotion, au travers des nombreuses interviews et extraits de films que comporte le documentaire. Disponible jusqu’au 22 juillet.
Oslo, 31 août – Joachim Trier (2012)
Dans cette libre adaptation du Feu follet de Pierre Drieu La Rochelle (1931), Joachim Trier transforme le dandy parisien originel en un jeune toxicomane norvégien. Anders, qui termine une cure de désintoxication, se voit accorder une journée de permission à Oslo. Tentant de renouer avec sa famille ou de trouver un travail, le vagabond arpente la grande capitale. L’errance aura ses moments de grâce – la rencontre fortuite avec une jeune fille dans la nuit – avant que le jour ne se lève, porteur d’espoir ou d’angoisse. Disponible jusqu’au 31 décembre.
Le vagabond de Tokyo de Seijun Suzuki (1966)
Figure emblématique du cinéma japonais des années 1960, Suzuki est à la tête de la nouvelle vague avant-gardiste et devient l’icône de la contre-culture de l’époque. S’affranchissant des règles formelles classiques comme se moquant des dogmes de la société, ses héros sont de sombres yakuzas – ici un gangster surnommé Le Sphinx, qui décide de se lancer dans l’immobilier. Réinventant le polar avec une audace formelle étonnante – de nombreux aplats monochromes – ses références vont de Godard à Melville. Le film – considéré comme son chef-d’œuvre – lui vaudra d’être licencié de la Nikkatsu. Disponible jusqu’au 29 août.
Toni Erdmann de Maren Ade (2016)
Un ancien prof de musique blagueur, s’inquiète de voir sa fille Inès devenir une femme d’affaires impitoyable. Il débarque à Bucarest pour tenter de l’extirper de cet avenir trop peu joyeux. Ce sauvetage émotionnel sera souvent maladroit, à l’origine d’une crise de nerfs légendaire de Sandra Hülle, mais révèle les prouesses d’écriture de sa réalisatrice. Le deuxième long-métrage de Maren Aden s’offre comme une critique loufoque des mœurs sociales et un portrait touchant d’une relation père fille. Disponible jusqu’au 4 août.
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