Les critiques américains et britanniques ont pu découvrir le second opus de “La Reine des neiges” et en tirent des avis mitigés.
Alors que la sortie de La Reine des neiges II est prévue pour le mercredi 20 novembre en France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis devront attendre deux petites journées de plus, le film devant sortir le 22 novembre. La presse a cependant déjà pu voir le film d’animation, et beaucoup de critiques anglophones ont déjà fait part de leurs avis. Variety a compilé une liste de quelques critiques publiées, d’IndieWire au Guardian.
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Les avis pour cette suite du film ayant fait sensation en 2013 (qui avait fait pas moins de 1 276 480 335 $ de recettes) apparaissent quelque peu mitigés. Si, comme le souligne Variety, le nouveau long-métrage a pour l’instant un score de 82 % sur Rotten Tomatoes, le sentiment principal est que le film n’atteint pas l’efficacité et les qualités du premier, mais qu’il est tout de même sauvé par quelques éléments, détaillés plus bas. Certains critiques trouvent qu’il s’agit d’un film non nécessaire, mais que Disney a néanmoins souhaité le faire étant donné le succès du premier opus, sachant qu’une suite serait assurée de générer des recettes conséquentes et de plaire au grand public.
Peter Debruge, de Variety, remercie la scénariste et co-réalisatrice Jennifer Lee pour ne pas avoir créé un remake « abrutissant ». Il explique notamment que le film résonnera chez les jeunes, étant donné que les actions d’Anna et Elsa font un parallèle avec le ressenti de la jeune activiste suédoise Greta Thunberg. Il ajoute : « Les films conventionnels de princesses Disney – dans lesquels les beautés de Blanche-Neige à Belle attendaient passivement les effets libérateurs du baiser d’amour véritable – ont peut-être été pris au pied de la lettre pendant la majeure partie de l’histoire du studio, mais les enfants d’aujourd’hui sont devenus futés. Ils reconnaissent les effets de socialisation souvent problématiques du divertissement, et ils exigent mieux. Ils savent aussi qu’ils sont traités avec condescendance, et parfois, La Reine des neiges II marche à tâtons le long de cette fine ligne. »
C’est donc globalement un sentiment positif qu’a inspiré le film au critique, qui explique également : « Bien qu’Elsa ait été nommée reine, elle a le sentiment intérieur qu’elle n’a rien à faire à Arendelle. Elle a été dotée de pouvoirs magiques – à savoir, la bénédiction ou malheur du souffle de neige et de glace du bout des doigts – et pourtant, le premier film n’a jamais expliqué comment ou pourquoi elle est venue par ces talents, alors qu’Anna n’en a pas du tout. La Reine des neiges II donne à Elsa l’occasion d’aller au bout du mystère tout en montrant au public qu’il est normal que les gens se sentent agités lorsque leur potentiel est limité. »
Un manque d’originalité sauvé par la bande-son et l’animation
David Sims de The Atlantic déplore quant à lui le peu d’originalité du film. Pour lui, les moments marquants le sont grâce à la musique et aux images, mais pas grâce aux dialogues, qui manquent de substance : « La Reine des neiges II devient parfois assez impressionniste pour atteindre les hauteurs de son prédécesseur, qui était à son apogée quand Elsa s’est détachée et a fait des sculptures de glace imposantes pour symboliser sa solitude. Quelques séquences montrent la reine en train de skier à travers un océan déchaîné, de rencontrer des esprits de l’eau en forme de chevaux et d’explorer des cavernes de souvenirs cristallins. Ces moments marquants […] frappent plus fort que la majeure partie des dialogues. La plupart du temps, cependant, cette intrigue élaborée ne donne rien de tout à fait original. La Reine des neiges II est peut-être un gros film, mais il n’a pas plus de raison d’être que les films directement en DVD que Disney avait l’habitude de mettre sur le marché. »
Justin Chang du Los Angeles Times évoque un ressenti similaire, parlant d’une recette qui marche – notamment grâce aux musiques également – mais pas grâce au scénario : « Comme le premier film, La Reine des neiges II est moins un triomphe de narration que d’emballage. Il réunit un tas de personnages familiers et sympathiques et une nouvelle liste de chansons brillantes et accrocheuses, écrites avec expertise par le duo Kristen Anderson-Lopez et Robert Lopez, avec une oreille attentive vers les airs de Broadway qu’ils deviendront inévitablement un jour. »
Pour Uproxx, Mike Ryan, s’étonne de la réalisation d’un sequel mais se dit agréablement surpris : « Le premier Reine des neiges était un si gros succès qu’il est impossible d’en évaluer la portée. Le phénomène autour de ce premier film est l’un de ces événements qui arrivent une fois dans une génération et qui ne peuvent pas simplement être dupliqués, alors pourquoi essayer de faire exactement cela ? Ce qui est intelligent avec La Reine des neiges II, c’est qu’au lieu d’essayer de retrouver sa gloire passée, [le film] décide d’être intéressant. Et quand on fait la suite d’un phénomène culturel, ‘être intéressant’ semble être à la fois assez rare et ce qu’on peut espérer de mieux. »
Des réactions très différentes
Kate Erbland d’IndieWire a quant à elle des mots très positifs pour ce deuxième opus : « En mettant en avant la tension entre le traditionnel et l’audacieux, La Reine des neiges II est l’une des visions les plus audacieuses de l’avenir du cinéma Disney, le tout soutenu par une animation magnifique et une poignée de nouvelles chansons instantanément classiques. »
A Londres, c’est le critique Peter Bradshaw du Guardian qui s’est exprimé sur le film, le trouvant un peu trop artificiel et peu nécessaire : « C’est agréable de revoir ces visages, mais je n’ai pas pu m’empêcher de penser qu’il y a quelque chose d’un peu sous-alimenté et d’artificiel dans le récit de La Reine des neiges II : une question de risques créée synthétiquement et résolu artificiellement, d’obstacles mis en place puis surmontés, de personnages séparés et réunis […]. Par moments, La Reine des neiges II ressemblait presque à un film bonus qui aurait pu accompagner l’édition Blu-ray du premier film. »
Si Brian Truitt de USA Today est également mitigé (« malheureusement, La Reine des neiges II est une affaire très préparée – et parfois laborieuse – avec beaucoup trop de choses qui se passent et pas assez de choses qui marchent ensemble »), il partage toutefois avec David Sims (The Atlantic) son admiration pour le travail sur l’animation et les images en elles-mêmes, notant en effet « une animation excellente offrant un paysage magique et sa faune dynamique. »
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