Pour sa cinquième édition, le festival met à la disposition de tous sur son site internet dix films sélectionnés cette année, soit dix fictions ou documentaires gratuits représentant, d’une certaine façon, l’Europe d’aujourd’hui.
Créé en 2016, ArteKino met en lumière chaque année des films donnant à voir un aspect de l’Europe, véhiculant des valeurs européennes ou documentant la situation du Vieux continent. Souvent, c’est l’occasion de découvrir de véritables auteurs. TroisCouleurs souligne ainsi le travail d’Agostino Ferrente, dont le documentaire Selfie sur la jeunesse napolitaine était une véritable révélation en 2019. Alors, parmi les dix films mis en ligne gratuitement jusqu’au 31 décembre, quels sont ceux à voir en priorité ?
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On remarque tout d’abord le documentaire sur l’aéroport désaffecté de Tempelhof à Berlin, THF: Central Airport (2018) du cinéaste brésilien Karim Aïnouz (La Vie invisible d’Eurídice Gusmão). Cette coproduction France/Allemagne/Brésil sélectionnée à l’époque à la Berlinale s’intéresse à un lieu symbolique de la ville, jadis réaménagé par le IIIe Reich d’Hitler et qui, en 2019, fut transformé en centre d’hébergement d’urgence pour les demandeurs d’asile. Sous la forme de vastes hangars, c’est une véritable ville miniature qui s’organise.
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Du portrait documentaire aux drames nostalgiques : des destins exceptionnels
Mais on peut préférer un film plus léger, tel que Sébastien Tellier: Many Lives (2020), le portrait musical de Sébastien Tellier réalisé par le plasticien et vidéaste François Valenza. Ou bien une fiction avec par exemple Son of Sofia (2017) d’Elina Psikou. Présenté en avant-première au festival de Tribeca, le film raconte de manière onirique l’histoire d’un garçon russe de onze ans qui, après deux ans de séparation, rejoint sa mère à Athènes en plein milieu des Jeux Olympiques de 2004. La mère est désormais mariée à un Grec qui a été le présentateur d’une émission pour enfants pendant la dictature…
Ou bien encore Lessons of Love (2019) de l’Italienne Chiara Campara, développé et produit notamment par la Biennale de Venise et qui met en scène, dans un style naturaliste, un paysan trentenaire travaillant dans les montagnes avec son père. Parce qu’il n’a jamais connu l’amour et qu’il refuse cette vie de solitaire, celui-ci décide de déménager et de travailler en ville. Le cinéaste américain Tomas Vengris évoque lui aussi le thème du déracinement dans le drame historique Motherland (2019). En 1992, peu après la chute de l’URSS, une femme exilée depuis des années aux Etats-Unis remet pour la première fois les pieds dans son pays, la Lituanie, accompagnée de son fils adolescent.
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