Le géant du streaming a révélé, le 16 juillet dernier, le classement des meilleurs démarrages de sa plateforme.
Netflix, habituellement très discret sur les chiffres générés par ses films, a offert jeudi dernier 16 juillet à Bloomberg un peu plus de clarté sur la popularité de ses productions originales. A noter que l’algorithme compte chaque personne ayant regardé à minima deux minutes du film et non son entièreté.
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En première place, nous retrouvons Tyler Rake qui mettait en scène Chris Hemsworth en mercenaire au grand cœur. Le film produit par les frères Russo a attiré 99 millions de vues au cours de ses quatre premières semaines de sortie. Il est suivi par Birdbox, le thriller postapocalyptique avec Sandra Bullock, vu par 89 millions d’abonnés ; et Spenser Confidential avec Mark Wahlberg en ancien policier, vu par 85 millions d’abonnés.
Des chiffres faramineux qui poussent la plateforme à programmer une suite aux deux premiers favoris. Quant à The Irishman, l’épopée policière de Martin Scorsese aux 200 millions de dollars, il arrive sixième dans le classement, attirant 64 millions de vues. Un score notable qui justifie peut-être son prix, mais assez décevant car le plaçant derrière le Michael Bay (6 Underground) et la comédie d’Adam Sandler et de Jennifer Aniston (Murder Mystery).
Voici le top 10 complet :
Tyler Rake de Sam Hargrave (99 millions)
Bird Box de Susanne Bier (89 millions)
Spenser Confidential de Peter Berg (85 millions)
6 Underground de Michael Bay (83 millions)
Murder Mystery de Kyle Newacheck (73 millions)
The Irishman de Martin Scorsese (64 millions)
Triple frontière de J. C. Chandor (63 millions)
The Wrong Missy de Tyler Spindel (59 millions)
La plateforme de Galder Gaztelu-Urrutia (56 millions)
The Perfect Date de Chris Nelson (48 millions)
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Un coup de grâce pour l’industrie du cinéma ?
En pleine crise suite à la pandémie de coronavirus et après une réouverture difficile – les sorties de nombreux films étant toujours repoussées -, les chiffres du streaming sonnent-ils comme un coup de grâce pour l’industrie du cinéma ? Pas forcément car, premièrement, rappelons que si une guerre fait rage entre ces deux modes de visionnement des films – en tant qu’habitudes culturelles, systèmes de distribution de cinéma, formes d’expression artistique ou modèles capitalistes -, les utilisateurs, eux, ne sont pas toujours tenus de choisir entre les médiums.
Revenons au classement en lui-même : tous les films sont dits « divertissants » et « grand public »- une recette qui fonctionne et sur laquelle a toujours misé le géant du streaming, dont le succès n’étonnera personne aujourd’hui. Netflix a en effet les capacités de se payer des têtes d’affiche attirantes – un Hemsworth, une Bullock ou un Sandler – pour chacune de ses productions. La dernière, The Old Guard avec Charlize Theron, a d’ailleurs fait son entrée dans le top 10 juste après l’annonce de la liste.
Où sont les films d’auteur ?
La véritable question que l’on se pose face au classement reste : où sont les films d’auteur dont Netflix vendait récemment les mérites ? Tels que Roma, Marriage Story, Da 5 Bloods, Les Deux Papes ou encore Dolemite Is My Name ? Le géant du streaming n’avait cessé de promettre leur rayonnement international, suggérant qu’ils allaient pouvoir trouver un public plus large à la maison au-delà de celui « restreint » des salles. Est-ce réellement arrivé ? Nous n’avons malheureusement aucun chiffre pour y répondre et c’est là tout le problème.
Une absence notable soulignée par les studios traditionnels, lesquels rappellent que leurs performances financières sont notées chaque semaine par les chiffres du box-office. La plateforme, elle, s’est bien gardée de partager ses données concernant les films cités ci-dessus. Netflix peut donc mettre en avant ses gagnants avec fierté mais cacher ses perdants en toute discrétion. Si les cinéastes indépendants sont attirés par les offres de budget confortables de la plateforme, la promesse que leurs films trouveront une large visibilité reste donc encore à vérifier.
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