AIno Suni réalise un premier film référencé mais n’échappe pas à la facilité de certains motifs vus et revus.
Teenage movie travaillé par tout un héritage de cinéma très identifié (de Gregg Araki à Nicolas Winding Refn), Pulse, premier long métrage signé Aino Suni, regarde lui aussi l’adolescence comme un territoire fertile et propice à toutes sortes d’expérimentations et de compression stylistique du réel.
C’est un monde strié de néons, de couleurs contrastées et de petites envolées formelles appuyées que nous visitons ici par l’entremise d’Elina, 17 ans, cheveux ras teints en vert, regard sombre et sourire timide des introvertis. Ce qu’elle ne dit pas, Elina l’écrit et le chante dans des textes mélancoliques qu’elle rappe de son timbre doux.
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Déracinée, Elina l’est à plus d’un titre puisqu’au début du film, elle quitte sa Finlande natale pour suivre sa mère et son nouveau compagnon en France, et se retrouve catapultée dans une famille bourgeoise dont elle ignore les codes.
Un développement regrettable
Comme tout bon coming of age, Pulse vient apposer à cet instant de flou un enjeu amoureux quand Elina tombe en admiration puis en amour devant les talents de danseuse de sa désormais belle-sœur Sofia (un ravissement amoureux par l’art qui rappelle L’Effrontée de Claude Miller).
Dommage alors que le film ne réserve un traitement si cruel à son personnage principal et qu’à l’observation de la naissance du sentiment amoureux et du désir, il préfère le repli sur les chemins d’un thriller psychologique outrancier, qui fait endosser à son personnage queer cet éternel et lassant habit du freak inquiétant et menaçant.
Le film se referme par ailleurs sur une note on ne peut plus amère quand il laisse entrevoir l’amour uniquement selon une logique de pouvoir pervers.
Pulse d’Aino Suni. En salles le 22 février.
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