Avec son titre à la Feydeau, cette “comédie sentimentale pour adultes” prend à première vue les atours du conte rohmérien plutôt que celui de la mécanique huilée et survoltée de l’auteur de théâtre. Nous sommes en effet en compagnie de jeunes gens “presque” aisés, qui jouent au tennis, se joutent par dialogues interposés tournant autour […]
Avec son titre à la Feydeau, cette « comédie sentimentale pour adultes » prend à première vue les atours du conte rohmérien plutôt que celui de la mécanique huilée et survoltée de l’auteur de théâtre. Nous sommes en effet en compagnie de jeunes gens « presque » aisés, qui jouent au tennis, se joutent par dialogues interposés tournant autour de sentiments amoureux, dans des villas de vacances vides et des décors de bord de mer. Le personnage central est même mis en demeure au détour d’une conversation. Il est soumis à un défi par son amie, qui définira son destin proche. Mais alors que les films de Rohmer participent tous de la brillante démonstration, Promène-toi donc tout nu ! va basculer dans la comédie dont le ton rappelle celui de Bruno Podalydès dans Dieu seul me voit. On est dans l’humour des petits riens, dans la banalité drôle et moquée. La mécanique d’Emmanuel Mouret est sans cesse grippée par de petits incidents qu’il souligne ici par fait exprès, au lieu de les éliminer pour faire avancer l’intrigue. Clément, incarné par le réalisateur lui-même, est le seul personnage masculin au centre de l’histoire, entouré de trois jeunes filles, sa petite amie, une amie en vacances dans le coin et un élément inattendu, une jeune cousine qui participera à l’expérience mise en place. Indécis et quelque peu absent ou « gentiment présent » au monde, il se laisse « agir » par les caractères féminins qui l’entourent, tous prêts à jouer le jeu et à bouleverser l’ordre en place. Clément est plutôt embarrassé par ce remue-ménage, et se met alors en place une comédie de la gêne jonglant avec ces micro-événements parasites qui entravent la fluidité du déroulement. Tout les dialogues, Clément, l’atmosphère générale joue sur cette surenchère du « rien » ou du « pas grand-chose » et pourrait n’être qu’irritant ou foncièrement agaçant. Et pourtant, le comique affleure sans cesse et gagne la partie. Caresse, le court métrage diffusé avant ce moyen métrage, participe du même processus. On attend avec beaucoup d’intérêt le passage au long métrage de ce jeune cinéaste issu de la Femis.
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