Après une année 2016 peuplée de pépites cinématographiques, le jury du prix Louis Delluc a fait le choix pour le moins surprenant de récompenser « Une vie », relecture par Stéphane Brizé du roman de Maupassant.
Le prix Louis Delluc, qui entend récompenser le meilleur film français de l’année, vient d’être remis à Une vie, adaptation par Stéphane Brizé du chef d’œuvre romanesque de Maupassant. Ce récit en costumes porté par Judith Chemla évoque, en creux d’un portrait de femme tourmentée, la condition féminine dans la France corsetée de la fin du XIXe siècle. Le cinéaste s’y applique à suivre avec fidélité l’intrigue du roman, et opte pour une esthétique réaliste « sur le vif ».
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Des choix pour le moins surprenants
Le long métrage de Stéphane Brizé, contre-pied formel à son précédent La Loi du marché, ne figurait pourtant pas dans la short list des nominés au prestigieux prix, ni même parmi les œuvres les plus en vue d’une année cinématographique riche en belles surprises et en gestes artistiques singuliers. Elle, Nocturama, Rester vertical ou L’Avenir, tous défendus par la rédaction, revêtaient avec plus de naturel les habits de favoris.
Le prix Louis Delluc du meilleur premier film a quant à lui récompensé Gorge cœur ventre de Maud Alpi. Cette plongée sensorielle et saisissante dans les entrailles d’un abattoir ne figurait pas non plus dans la short list, preuve du goût de certains des votants pour les chemins de traverse un peu inattendus.
Le Goncourt du cinéma ?
Parfois surnommé « le Goncourt du cinéma », le prix Louis Delluc, nommé ainsi en hommage à l’artiste multi-facettes et premier critique français disparu en 1924, récompense depuis 1927 le « meilleur film français sorti durant l’année ».
L’an passé, le jury avait jeté son dévolu sur Fatima de Philippe Faucon, drame intimiste au réalisme épuré en forme de portrait doux-amer d’une mère de famille, femme de ménage et immigrée, qui élève seule ses deux filles, portée par une éblouissante pulsion de vie. Le Grand Jeu, thriller politique à la fois romanesque et désenchanté de Nicolas Parisier porté par Melvil Poupaud et André Dussolier, avait quant à lui remporté le prix du meilleur premier film.
{"type":"Banniere-Basse"}