Un couple new-yorkais tente d’avoir un enfant. Une comédie post-Apatow diffusée sur Netflix.
Auteure d’un film tous les dix ans environ (Les Taudis de Beverly Hills en 1998, La Famille Savage en 2007), Tamara Jenkins chronique dans Private Life, disponible exclusivement sur Netflix, le parcours du combattant d’un couple de la bourgeoisie intellectuelle new-yorkaise désirant un enfant malgré son infertilité.
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Fécondation in vitro, implants d’ovocytes, opération des testicules, adoption : tout vaut la peine d’être essayé pour Rachel (Kathryn Hahn, actrice toujours brillante, et injustement méconnue) et Richard (Paul Giamatti, moins irritant qu’à l’accoutumée). Sur un mode narrativement relâché, qui n’empêche toutefois pas la précision chirurgicale des dialogues et du montage, la cinéaste semble d’abord se contenter d’épingler les us de ses personnages, revêtant, jusqu’à la caricature, tous les atours de l’auteurisme new-yorkais – façon Noah Baumbach aujourd’hui, Paul Mazursky hier.
D’abord âcre, son film s’ouvre cependant rapidement, comme un vin chambré, et monte en puissance dans une deuxième partie centrée sur la relation du couple avec leur nièce par alliance, qui les admire et à qui ils ont eu la drôle d’idée de demander ses ovocytes. De cette situation inconfortable, Jenkins tire une certaine tendresse, un comique organique et des dialogues bourrés de références culturelles, amenant son film vers des terres déjà défrichées par Apatow, comme s’il s’agissait d’un nouveau spin-off, cette fois east coast, d’En cloque, mode d’emploi.
Private Life de Tamara Jenkins Avec Kathryn Hahn, Paul Giamatti, Kayli Carter (E.-U., 2018, 2 h 07)
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