Le déclassement soudain d’une mère de famille dans un polar social inégalement abouti.
Tourné avant la grande révélation de Virginie Efira dans le cinéma d’auteur en 2016, Pris de court sort finalement plus tard, et se retrouve avec la charge imprévue d’inaugurer pour elle l’après-Victoria. La comédienne est ici métamorphosée en néo-Gena Rowlands (coiffure mi-sévère mi-agitée et jupes larges soulignant la carrure) dans le rôle d’une mère célibataire frappée par un déclassement inattendu tandis que son fils lycéen fait exploser le compteur de l’erreur de jeunesse en tombant dans le deal et les braquages.
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Manque de piment
Le résultat n’est qu’à moitié convaincant. Doté de vraies qualités de mise en scène et de regard, Pris de court manie l’ellipse et l’entraperçu avec une belle sobriété (le glissement criminel de l’ado est habilement suggéré et s’efface souvent au profit des scènes familiales), mais son rendu général manque de piment.
On déplore que les scènes censées faire éclater pour de bon la tension s’avèrent finalement plutôt insipides, et surtout que quelques rôles clés frisent la tarte à la crème, avec en première ligne un Gilbert Melki beaucoup trop prévisible en truand de seconde zone.
Pris de court d’Emmanuelle Cuau (Fr., 2016, 1 h 25)
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