Comme David Bowie ou Mick Jagger, Prince a flirté avec le grand écran mais sans vraiment convaincre – si ce n’est par ses BO.
Pop-star soucieuse de son image, explosant au même moment que la naissance de MTV, il était logique que Prince soit un jour attiré par les sunlights du cinéma. Sa première incursion, Purple Rain d’Albert Magnoli (1984), est un coup de maître.
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Le film n’est pas un chef-d’œuvre, certes, mais une jolie pépite de pop culture dans la lignée de certains Elvis ou Beatles movies. Le chanteur y romance sa jeunesse à Minneapolis, dépeint son amitié-rivalité avec les musiciens locaux (Morris Day et son groupe The Time fournissent de la musique et beaucoup d’humour), fréquente des bombasses style Apollonia et surtout, avec son groupe The Revolution, il dégaine de fumantes scènes de concerts.
Le film est un succès aux Etats-Unis et ne parlons pas de la BO : averse de tubes baroques (When Doves Cry, magistral), redéfinition de l’electrofunk, carton mondial qui fait la course en tête des charts pendant deux ans avec le Born in the USA de qui vous savez.
Un brin mégalo, Prince décide quelques années plus tard de diriger lui-même son deuxième film, Under the Cherry Moon (1986), tourné aux studios de la Victorine à Nice. Au casting, outre himself, on retrouve Alexandra Stewart et une débutante anglaise qui fait baby-sitter en France, Kristin Scott Thomas.
Relecture des comédies romantiques hollywoodiennes des années 1930, le film est un ratage baroque mais néanmoins intéressant dans son fantasme rétro-rococo-frenchy. La BO publiée sous l’intitulé Parade est en revanche une réussite étrange mélangeant funk, jazz et ballades élégiaques, le tout étant drivé par le single Kiss, nouveau carton syncopé.
Malgré l’échec critique et public d’Under the Cherry Moon, Prince remet ça une dernière fois avec Graffiti Bridge en 1990, où il est de nouveau aux manettes et rejoue la rivalité musicale minnéapolitaine avec Morris Day. Ce sequel de Purple Rain ne connaît pas le même succès, BO moyenne oblige.
Le film alterne longueurs et séquences correctes de comédie et de musique où l’on retrouve des pointures black comme George Clinton (qui n’est pas le cousin d’Hillary mais le leader gonzo de Parliament et Funkadelic) ou Mavis Staples des Staples Singers. Graffiti Bridge est loin d’être nul mais l’état de grâce de Purple Rain est passé.
L’apport de Prince au cinéma, c’est aussi les chansons du Batman de Tim Burton (1989), bonne flambée d’electrofunk princier qui accompagne un blockbuster qui est aussi une réussite artistique : 4,5 millions d’albums vendus, quand même.
https://youtu.be/HUmce-zeaAA
Enfin, outre les clips ou concerts filmés (tel celui de la tournée de Sign O’ the Times en 1987), mentionnons que mister Love Symbol a été la guest-star d’un épisode du Muppet Show et qu’il a joué son propre rôle, affublé d’une coiffure afro, dans un épisode de New Girl, la série avec Zooey Deschanel.
https://youtu.be/cgYEsfBuHoo
Le volet cinéma de Rogers Nelson n’est pas le plus fécond de sa carrière, on l’aura compris, mais il n’empêche qu’on retournera souvent se prendre la saucée sous la pluie pourpre tombée un beau jour de 1984.
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