Inspiré d’un fait divers datant du début des années 2000, ce film noir exhibe la violence plus qu’il ne la dénonce.
Membre du club des promu·es (avec Lukas Dhont, Albert Serra et Léonor Serraille) qui ont été remarqué·es à Un certain regard les années précédentes avant de faire le jump en compétition officielle du dernier Festival de Cannes, Ali Abbasi y a vu Les Nuits de Mashhad auréolé du prix d’interprétation féminine, décerné à Zar Amir Ebrahimi.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Le cinéaste s’y inspire d’un fait divers datant du début des années 2000, en Iran, où un serial killer avait entrepris de tuer toutes les prostituées de la ville de Mashhad. S’il fut finalement arrêté grâce à l’opiniâtreté d’une journaliste, il aura fait pas moins de seize victimes, à cause du laxisme d’un patriarcat religieux institutionnalisé.
Un film vivement critiqué par le pouvoir
On comprend mal comment le réalisateur, né à Téhéran mais vivant et ayant fait ses classes au Danemark, du poétiquement singulier et très beau Border (primé à Un certain regard en 2018) a pu signer ce thriller aussi obséquieux que laborieux. Programmatique, pour ne pas dire opportuniste, dans sa dénonciation du machisme d’État, Les Nuits de Mashhad met en scène la violence avec une certaine complaisance.
Malgré tout, le film a été vivement critiqué par le pouvoir iranien. Ali Abbasi ne comptait de toute manière pas y remettre les pieds et va plutôt filer aux États-Unis. On l’y annonce déjà à la réalisation d’épisodes d’une série HBO, adaptée du jeu vidéo postapocalyptique The Last of Us.
Les Nuits de Mashhad d’Ali Abbasi, avec Mehdi Bajestani, Zar Amir Ebrahimi, Arash Ashtiani (Sue., Fr., All. Dan., 2022, 1 h 56). En salle le 13 juillet.
{"type":"Banniere-Basse"}