Joan Didion nous a quitté ce 23 décembre, à cette occasion, nous vous proposons de relire plusieurs de nos articles qui lui sont dédiés.
Figure incontournable de la littérature américaine et symbole de la contre-culture des années 1970, Joan Didion se prête pour la première fois au jeu de l’autoportrait dans un documentaire sur sa vie, son œuvre. Le documentaire réalisé par Griffin Dunne, neveu de l’autrice est désormais disponible sur Netflix.
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Mettre en image l’histoire et les combats de Joan Didion, racontée par elle-même, à partir des ses écrits, c’est le projet dans lequel s’est lancé il y a un an Griffin Dunne, neveu de l’autrice, épaulé par une briscarde du documentaire Suzanne Rostock (award du documentaire pour Sing your song). Vaste programme, tant sur le plan financier que sur le plan de l’introspection.
Tour à tour romancière, essayiste, journaliste et scénariste, Joan Didion amorce sa carrière littéraire avec la parution du roman Une saison de nuits (Run, River) en 1963. Elue “femme de l’année” par la presse américaine en 1968, elle est l’une des plus fines chroniqueuses de l’Amérique désaxée des années 60 et 70. Au fil de nombreuses nouvelles publiées dans le New Yorker, Vogue ou la New York Review of Books, elle plonge en immersion dans le quartier hippie de San Francisco, rencontre John Wayne, les Doors ou encore les Black Panthers. Militante en faveur des minorités “blacks” et de la parité entre hommes et femmes, Joan Didion, personnalité engagée, est considérée comme une référence incontournable par des piliers de la littérature américaine comme Bret Easton Ellis ou Jay Mclnerney.
“We tell ourselves story in order to live”
Le centre ne tiendra pas, l’intitulé du documentaire n’est pas un hasard. Titre éponyme du recueil de chroniques de Didion paru en 2006, cette formule est la marque de fabrique de l’écrivaine qui a passé un demi siècle à écrire des histoires sur deux sujets : l’Amérique ou elle-même.
En 2003, suite au décès d’une crise cardiaque de son époux John Gregory Dunne auquel elle a été mariée pendant quarante ans, elle rédige L’Année de la pensée magique (The year of magical thinking). Cet ouvrage lui vaut de remporter en 2007 le National Book Award aux Etats-Unis et le prix Médicis de l’essai, en France. Six ans après, lorsque sa fille adoptive Quintanna disparaît brutalement, elle publie Le Bleu de la nuit (Blue nights), florilège de souvenirs de l’enfant perdu, en forme de récit.
Crowdfunding puis Netflix
Déterminé à tourner un documentaire sur sa tante, Griffin Dune se lance dans l’aventure à l’automne dernier, sans aucun financement extérieur. Avec son acolyte Suzanne Rostock, ils frappent aux portes de plusieurs investisseurs, notamment des grandes boites de production de documentaires, en vain. En novembre 2013, ils décident de faire appel au financement participatif. Ils inscrivent leur projet sur la plateforme de crowdfunding Kickstarter et récoltent 80 000 dollars en l’espace de 24H. Aujourd’hui la cagnotte virtuelle s’élève à plus de 178 000 dollars, confortable budget grâce auquel ils prévoient d’interviewer des personnalités de l’entourage de Didion telles que Patti Smith, Vanessa Redgrave, Robert Silvers ou même Bret Easton Ellis.
Depuis la rédaction de cet article, le documentaire a été racheté par Netflix.
Joan Didion : Le centre ne tiendra pas de Griffin Dunne, sur Netflix.
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