Une carrière en demi-teinte pour l’un des acteurs blonds les plus beaux d’Hollywood.
Ryan O‘Neal, “enfant de la balle” (ses deux parents, d’origine irlandaise, travaillaient dans le cinéma), avait débuté, comme beaucoup d’acteur·ices de sa génération, en jouant dans des séries télévisées. Mais c’est l’incroyable succès de Love Story (qui reprend l’intrigue de La Dame aux camélias – même si l’héroïne n’est pas une courtisane) d’Arthur Hiller, en 1970, qui le fait accéder à la notoriété, avec sa partenaire à l’écran Ali McGraw, avec la célèbre mélodie de Francis Lai (le compositeur fétiche de Claude Lelouch), véritable scie musicale, qu’on entendait partout dans les années 1970-1980.
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O’Neal est nominé aux Oscars alors que le rôle avait été refusé par une flopée d’acteurs de l’époque (le film n’est vraiment pas génial…) : Michael Douglas, Michael York, Jon Voight, Beau et Jeff Bridges, Keith Carradine et Peter Fonda ; etc. Bingo !
Le blond oublié
Avec Steve McQueen (1930-1980) et Robert Redford (né en 1936), Ryan O’Neal (1941-2023) était le troisième blond du cinéma hollywoodien du début des années 1970. Il n’eut pourtant pas la même carrière que les deux autres, loin de là.
Certes, ni McQueen ni Redford n’ont joué dans un film de Stanley Kubrick, et surtout l’un de ses meilleurs, Barry Lyndon, adaptation du célèbre roman de l’écrivain britannique William Thackeray (également auteur de La Foire aux vanités) sorti en 1975. Et son interprétation y est si remarquable (car son personnage, de picaresque dans la première partie du film, devient beaucoup plus sombre dans la seconde), qu’on peut s’étonner que d’autres cinéastes de grande valeur ne se soient pas intéressés à lui. Ou peut-être à cause de cela, justement.
Une carrière papillonnante
Entre Love Story et Barry Lyndon, il y eut bien quelques succès, mais de moindre importance : le western Deux hommes dans l’Ouest de Blake Edwards. Puis, trois comédies de Peter Bogdanovitch : On s’fait la valise, Doc ? (1972) avec Barbra Streisand, La Barbe à papa (1973) dont il partage l’affiche avec sa fille Tatum, et Nickelodeon (1976) avec Burt Reynolds. Mais rien de grandiose.
Après le film de Kubrick, il tourne en 1978 avec Isabelle Adjani un film de Walter Hill qui ne rencontre pas le public. D’échec en échec, il continue pourtant de tourner. Il obtiendra même un rôle récurrent dans la série.
Nombre de commentateurs ont expliqué la carrière en demi-teinte de Ryan O’Neal, en évoquant sa fadeur. Qui aurait été parfaite pour jouer Barry Lyndon, cet homme qui se laisse un peu trimbaler dans la vie, sans la prendre totalement en main. Une absence de caractère qui ne pouvait lui ouvrir de plus grandes portes à Hollywood. Et puis, la chance entre toujours dans le destin d’un acteur.
Ryan O’Neal eut par ailleurs de nombreuses relations avec des artistes, comme Diana Ross, Joan Collins, Anjelica Huston, et fut marié un temps avec Farrah Fawcett, l’une des trois vedettes de la série Drôles de dames. Sa fille Tatum, qui a aujourd’hui 60 ans, fut la première petite amie de Michael Jackson, eut trois enfants avec le grand joueur de tennis John McEnroe.
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