Acteur dans « Paranoid Park » de Gus Van Sant.
FAUX MODESTE
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
“Tous les journalistes essaient de me piéger depuis deux jours. Vous n’allez pas essayer vous aussi ?” Il a beau mimer l’inquiétude ou se dire terrifié par le Festival de Cannes et son cirque agité, on ne se fait guère de souci pour lui. Repéré par GVS alors qu’il postulait à un rôle de figurant sur le dernier film du cinéaste de Portland – dont il ne connaissait avant le casting pas l’existence –, Gabe Nevins, 15 ans et aucune expérience de l’écran, fait déjà preuve d’une belle plasticité. En l’espace de quelques mois, on l’aura vu successivement sur le tournage du film, plutôt débonnaire, spontané et jamais bien loin de sa planche de skate ; en interview où il se montre posé, poli, presque timide, avec parfois, déjà, des réflexes d’automate façonnés par l’enchaînement des échéances promotionnelles ; et puis, finalement, à l’écran, où son personnage est au cœur du dispositif narratif du film, tout entier construit autour de son intériorité, quand lui-même travaille à une opacité magnifique. Plus qu’un simple corps à l’agréable cinégénie décelé par Gus Van Sant à l’usage unique du sublime Paranoid Park, Gabe montre entre ces différents visages le talent d’un bel acteur.
{"type":"Banniere-Basse"}