Réalisatrice de « Santa Fé »
RÉSISTANTE
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Voilà l’une des grandes figures de ce festival. Ce n’est certes pas Angelina Jolie, non, c’est beaucoup mieux : Carmen Castillo était la compagne d’un leader gauchiste chilien, Miguel Enriquez, qui fut assassiné devant ses yeux à leur domicile, rue Santa Fé (c’est aussi le titre du film, présenté à Un certain regard), un an après le coup d’Etat fasciste du 11 septembre 1973 qui tua Allende et porta le sinistre Pinochet au pouvoir. Enceinte, Carmen Castillo perdit ce jour-là son bébé. Survivant à ses blessures, elle partit en exil à Paris, où elle a vécu jusqu’à aujourd’hui, réalisant notamment des documentaires pour la télévision. Son film raconte son double retour au Chili, dans les années 80 et en 2005, où elle retrouve sa famille et les militants de l’époque, qui furent tous torturés puis exilés. Les images d’aujourd’hui se mêlent à des images d’archives télévisuelles. Ce documentaire absolument bouleversant est à la fois un pan d’histoire politique, une grande histoire d’amour, un poignant mélodrame sans pathos, une lettre d’amour au peuple chilien résistant, un appel galvanisant à l’esprit de révolte, mais aussi un regard rétrospectif lucide sur les impasses de la radicalité et sur les dégâts causés à la génération suivante. Cette oeuvre de chair, de sang, d’idées, d’idéaux et de mémoire est menée par la voix off de Carmen Castillo énonçant un texte superbement écrit. Grand film, grande femme.
{"type":"Banniere-Basse"}