Adaptation de la BD de Bastien Vivès, privée de la singularité du trait de son auteur et aplatie par une mise en scène quelconque.
Que rêverait-on de voir adapté dans ce qui constitue Polina, le roman graphique qui a propulsé en 2011 Bastien Vivès au rang d’auteur star de la bande dessinée française ? Le trait brossé, le minimalisme absolu de l’expression, l’étrange difformité des visages quasi simiesques, bref, tout ce qui ne passe que par le dessin.
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C’est malheureusement ce dont l’adaptation de Valérie Müller et du célèbre chorégraphe Angelin Preljocaj se désintéresse totalement. Reste donc le moins intéressant, soit les stéréotypes les plus frelatés du milieu de la danse : la stricte discipline du Bolchoï, ses professeurs sévères et glaciaux, et puis dans une seconde partie (où apparaissent un Niels Schneider et une Juliette Binoche certes à peu près exempts de critiques) la danse contemporaine, les répètes en survêt et la drague entre partenaires – on frôle Un, dos, tres.
Inutile donc de s’attarder sur cette adaptation d’une triste banalité, dont les choix artistiques, et notamment musicaux (l’accompagnement des séquences dansées exprime une idée franchement pauvre des musiques classique et contemporaine) manquent cruellement de raffinement.
Polina, danser sa vie de Valérie Müller et Angelin Preljocaj (Fr., 2015, 1 h 48)
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