En conférence de presse pour “La Fracture”, où il interprète un Gilet jaune, l’acteur aurait tenu des propos violents envers Emmanuel Macron. Le point sur un emballement quelque peu grotesque.
« Macron, j’aimerais bien aller chez lui en passant par les chiottes et par les tuyaux et lui péter la gueule.” Oui, Pio Marmaï a bien dit ça, ce samedi 10 juillet lors de la conférence de presse du film La Fracture de Catherine Corsini, dans lequel il interprète un routier qui passe la nuit aux urgences après avoir été gravement blessé à la jambe lors d’une manifestation de Gilets jaunes.
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Un extrait publié sur Twitter a mis le feu aux poudres ce week-end, déclenchant de nombreuses réactions dans les médias et les plus hauts cercles de la macronie, jusqu’à Christophe Castaner qui a réagi en remettant virtuellement à l’acteur la “palme du propos le plus vulgaire”, tandis que la ministre Élisabeth Moreno a fait part de son sentiment de choc à l’antenne de LCI.
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Un minimum de recontextualisation aurait dû suffire à éteindre dès le départ la polémique. On peut voir la réponse de Pio Marmaï dans son ensemble sur le site du festival (à partir de 29 minutes environ), où il commence par répondre en son nom propre (“je n’ai pas grand-chose à dire à Macron, je ne donne de leçons à personne en tant qu’acteur”) avant de s’engager dans une caractérisation du sentiment de révolte de son personnage, certes un peu confuse, mais où il apparaît clairement qu’il se situe du point de vue de ce dernier.
Course au buzz
Recontextualisation délibérément évitée par le compte @DestinationCine, qui a coupé la phrase exprès et épinglé le tweet afin de maximiser son audience. Il faut savoir que ce compte “d’actualité” est assez décrié dans le paysage Twitter cinéphile, où il se fait régulièrement reprocher approximations, raccourcis, désinformations et attaques douteuses au cinéma d’auteur.
L’équipe a semble-t-il préféré le silence pour laisser cette polémique aberrante s’éteindre toute seule. Un dernier détail amusant, tout de même : bien qu’il s’inspire de toute évidence d’une réplique de son personnage, où il parle notamment en effet de “passer par les égouts et les chiottes de l’Élysée”, Pio Marmaï a tout de même laissé son imagination l’emporter. Car dans notre souvenir, le personnage maintient alors qu’il souhaiterait en profiter pour “discuter, juste discuter” avec le président, même si c’est plutôt pour faire bonne figure. Il y a donc tout de même un peu de licence poétique dans cet accès de violence verbale…
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