Dans le nouveau film de Clint Eastwood, elle incarne une journaliste, dont la représentation à l’écran a été accusée de sexisme. L’actrice s’est personnellement exprimée à ce propos sur les réseaux sociaux.
Le prochain film de Clint Eastwood, qui n’est pour l’instant pas encore sorti dans les salles françaises, met en scène l’histoire vraie d’un agent de sécurité ayant sauvé des civils d’une bombe dans un parc lors des Jeux Olympiques d’Atlanta, en 1996. Il avait finalement été accusé par le FBI d’avoir lui-même fomenté cet attentat, et, s’il avait été innocenté quelques mois plus tard, l’évènement avait néanmoins laissé un fort impact sur sa santé physique et mentale.
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Le Cas Richard Jewell a notamment été critiqué par le journal Atlanta Journal-Constitution (AJC), qui a menacé d’attaquer le réalisateur et Warner Bros. en diffamation. En cause, selon le quotidien : la représentation de la journaliste Kathy Scruggs (incarnée par Wilde, donc), employée du titre de presse, et dépeinte dans le long-métrage comme “obtenant des infos de la part du FBI en échange de relations sexuelles”. Un état de fait faux, “extrêmement diffamatoire et dommageable” selon l’avocat de l’AJC. Des critiques américains ont eux aussi parlé de sexisme pour décrire le rôle de la journaliste dans le film.
Olivia Wilde, qui interprète le personnage de Kathy Scruggs – décédée en 2001 -, avait d’abord défendu le film auprès du Hollywood Reporter : “Je pense que les gens ont du mal à accepter la sexualité des personnages féminins sans permettre à cette dernière de définir entièrement le personnage. On ne fait pas ça aux hommes, on ne fait pas ça à James Bond – on ne dit pas que James Bond n’est pas un vrai espion parce qu’il obtient parfois ses informations en couchant avec des femmes.”
La polémique continuant à enfler, l’actrice est finalement revenue à nouveau sur cette affaire via un long thread Twitter publié le 12 décembre.
One of the things I love about directing is the ability to control the voice and message of the film. As an actor, it’s more complicated, and I want to share my perspective on my role in the film “Richard Jewell”.
— olivia wilde (@oliviawilde) December 12, 2019
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“On m’a demandé de jouer le rôle secondaire de Kathy Scruggs, qui était, de l’avis général, audacieuse, intelligente et intrépide face au défi d’être une femme journaliste dans le Sud des années 90. Je ne peux même pas imaginer le sexisme auquel elle a pu être confrontée dans l’exercice de ses fonctions”, explique-t-elle, ajoutant bien connaître le milieu du journalisme – ses parents étant de la profession – et le respecter.
Et d’ajouter : “Contrairement à ce qu’un paquet de gros titres a suggéré récemment, je ne crois pas que Kathy ait « troqué du sexe contre des informations » (…) La perspective de la dramatisation fictive de l’histoire, si j’ai bien compris, était que Kathy et l’agent du FBI qui lui a divulgué de fausses informations, étaient dans une relation romantique préexistante, et non dans un échange transactionnel d’actes sexuels contre des informations.”
Affirmant ne pas “pouvoir pas parler au nom des décisions créatives prises par les cinéastes” car n’ayant pas eu son “mot à dire”, elle estime “important de partager [sa] vision personnelle de la question”. Puis, faisant référence à l’interview au Hollywood Reporter : “Mes commentaires précédents sur la sexualité féminine ont été perdus dans leur retranscription, alors soyons clairs : je ne crois pas que le mouvement du féminisme pro-sexe et le professionnalisme s’excluent mutuellement. Kathy Scruggs était une femme moderne et indépendante dont la vie personnelle ne devait pas détourner l’attention de ses réalisations.”
Le Cas Richard Jewell sortira le 19 février 2020 en France.
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