Une belle variation sur les teen-movies eighties de John Hugues.
On ne connaît que trop bien le statut d’âge d’or que détiennent les années 80 en matière de teen-movies : le pré carré de John Hughes et ses chefs-d’œuvre languides (Breakfast Club) ou pétillants (La Folle Journée de Ferris Bueller). Qui s’y frotte s’y pique : on connaît tout aussi bien les mauvais copistes de Hughes, et Ping Pong Summer, à première vue, est un de leurs lointains cousins (il se passe en 1985 et dépense une bonne partie de son énergie à nous le rappeler, en reprenant tous les signaux pop de l’époque). Cependant il est bien plus excitant et plus sympathique : un summer movie à la première personne, à la valeur autobiographique à peine voilée, étrangement fichu, parfois doux et contemplatif, souvent flashy et syncopé.
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Dans la station balnéaire un peu décatie (Ocean City, le Deauville américain) où il passe à nouveau ses vacances d’été, Rad Miracle (sic) a décidé cette année d’en découdre avec son adolescence : petite émancipation parentale, parade amoureuse avec la blonde aux milkshakes, et rivalité de jeunes coqs avec un fier-à-bras local, au rythme des parties
de ping-pong dans la salle de jeux de la ville.
Ping Pong Summer ressemble en fait à l’un de ces John Hughes mineurs à l’excentricité plus affirmée, frisant la maladresse (Une créature de rêve, etc.), gagnant dans le même geste un attrait rose bonbon assez énergique : un teen-movie shooté au sucre dont la panoplie d’effets n’est que fulminations, haut-le-cœur détonnants, puis retombées migraineuses.
Avec tout ce chewing-gum et ces bornes d’arcade, l’overdose rétro n’est pas loin, mais Tully parvient à maintenir le rythme grâce à un parfum d’irréel – l’adolescence comme machine à halluciner, boule dans le ventre, carburant aux peurs irrationnelles. Susan Sarandon, en grande prêtresse du tennis de table, en est la facétie la plus osée. Film d’été oui, mais pas dans la veine folk mignonnette ; du moins quelque part entre cet esprit-là
et un surrégime pop autrement plus fiévreux. On en ressort un peu lessivé, mais pas déçu du voyage.
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