Un réalisateur iranien en mal de reconnaissance tente d’attirer l’attention d’un serial killer. Un film excentrique sur la censure.
Septième long métrage de Mani Haghighi – le second distribué chez nous après Valley of Stars (2017) –,Pig semble bien éloigné de l’image que l’on se fait du cinéma iranien contemporain. Il est plus thriller foutraque que conte minimaliste.Il tient plus du giallo que du néoréalisme italien souvent associé à la Nouvelle Vague iranienne.
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On retrouve pourtant cet attrait pour la mise en scène de la figure du réalisateur, motif commun à Abbas Kiarostami et à Jafar Panahi. Incarné ici par le génial Hasan Ma’juni, le réalisateur est un égocentrique désabusé, loufoque, attachant, capable de fumer une clope en jouant au tennis et possédant une immense collection de T-shirts de groupes de rock.
De manière plus codée, plus joyeusement légère, pop et confuse aussi, Mani Haghighi aborde,à travers cette figure,le même sujet politique que les deux auteurs cités,c’est-à-dire le désir d’exister dans un pays marqué par une importante censure d’Etat. Malgré une fin un peu raide et amphigourique, Pig est au cinéma iranien ce que Bosch est à la peinture flamande : un surréaliste contrepoint.
Pig de Mani Haghighi (Ira., 2018, 1 h 47)
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