Pierre Viot est mort le 6 août à 95 ans. L’énarque, ancien conseiller à la Cour des comptes, était resté plus de 10 ans à la tête du Centre national de la cinématographie (CNC) avant de diriger le festival de Cannes pendant 15 ans.
François, le fils de Pierre Viot a annoncé le décès de son père à l’AFP ce jeudi 6 août 2020, à l’âge de 95 ans. Des personnalités de la culture, telles que l’ancien président du festival de Cannes, Gilles Jacob (de 2001 à 2014) ou l’actuel, Pierre Lescure, ont immédiatement réagi à cette triste nouvelle. Tous évoquent une carrière impressionnante dans le monde de la culture française et un homme engagé.
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Pierre Lescure dit de lui qu’il était d’une « modernité insensée« . Il était, poursuit-il, le « garant juridique, économique, moral du Festival et en même temps la liberté d’esprit à la Gilles Jacob pour faire passer le festival presque déjà dans le XXIe siècle« . Le délégué général du festival, Thierry Frémaux, souligne quant à lui « l’engagement public jamais démenti » de celui qui a participé à faire »l’histoire du Festival de Cannes ». Enfin, pour Gilles Jacob, (alors délégué général sous la présidence de Viot), Pierre était son « cher complice« , le « protecteur d’une équipe soudée« , qui « a apporté au Festival noblesse, élégance morale et sens de l’Etat » rapporte le quotidien du soir.
Pierre Viot n’est plus: je pleure un homme épatant et un ami cher.15 ans de complicité à la tête du festival de Cannes, il m’a soutenu avec une confiance, une connaissance des gens, une élégance morale. Ds les moments durs Il avait 2 phrases: ça ne se fait pas et hop! On continue
— gilles jacob (@jajacobbi) August 6, 2020
Pierre Viot nous a quitté.
Pendant plus de 60 ans , Pierre a été un acteur essentiel de la Culture française,pour le cinéma comme pour l’Opera . Au CNC, puis au Festival ( 84-2000) il a été le symbole , libre et généreux , de ce que la Haute Fonction publique a de meilleur.
(1) pic.twitter.com/m5HPjD4mdh— Pierre Lescure (@pierrelescure) August 6, 2020
Après avoir été directeur du CNC de 1973 à 1984, il avait été élu en 1985 à la présidence du Festival de Cannes, en remplacement de Robert Favre Le Bret. En quittant le festival de Cannes en 2000, il avait déclaré à l’AFP (des propos rapportés par Le Monde) : « J’ai vécu une grande passion, et cette passion ne me quitte pas. »
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75 ans au service de la culture
Cité par Franceinfo, le fils de Pierre Viot raconte que l’histoire de son père a croisé celle de la France : « de la Résistance en passant par l’ENA jusqu’à la Cinéfondation, ses dernières fonctions ». Aux yeux de Lescure, il incarne à lui seul « 75 ans au service de la culture », un « travail phénoménal » qui a mené à envisager une « nouvelle dynamique du financement du cinéma » au CNC.
Dans les années 1980, l’énarque a également présidé le conseil d’administration de l’établissement public chargé de construire l’Opéra Bastille. Un homme qui aura œuvré dans les hautes sphères de la fonction publique toute sa vie, au nom d’une certaine vision de la culture.
Il avait été décoré de l’Ordre National du Mérite par le Président François Hollande en 2013.
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