Nanni Moretti, qui a dirigé Michel Piccoli dans Habemus Papam, revient sur sa rencontre avec l’acteur dans un texte initialement publié dans La Repubblica le 18 mai.
Travailler avec une personne et un acteur comme Michel Piccoli fut un immense privilège. C’est le genre de chose qui ne se produit qu’une fois dans une vie. Je l’avais rencontré sur le tournage d’un film de Peter Del Monte, Compagna di viaggio (Compagne de voyage, 1996). Quelques années plus tard, le 14 août 2009, je partais avec mon assistant-réalisateur pour Paris, la soutane blanche du pape dans une valise. Dans le bureau de mon coproducteur français, je lui ai même fait passer une audition.
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L’idée n’était pas de savoir s’il avait les qualités artistiques pour le rôle mais plutôt s’il allait pouvoir faire un film entier en italien. Pour moi, il était inenvisageable de le doubler. Durant les prises, il est toujours resté disponible, généreux, comprenant immédiatement ce que je voulais raconter à travers ce personnage de pape à la fois humain et torturé. Pour nous, spectateurs, c’est une douleur incommensurable. Un géant du cinéma et du théâtre s’en est allé. Nanni Moretti
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