Dario Argento part de réalités scientifiques pour inventer des images stupéfiantes et poétiques. Un fascinant jeu de piste onirique.
Ce très beau film de Dario Argento fut sous-estimé à sa sortie, notamment en raison des excès « heavy metal » de la bande sonore. Dans un collège suisse, une jeune fille capable de communiquer avec les insectes retrouve la trace d’un assassin sadique. « Phenomenafut inspiré par un article qui expliquait que des insectes étaient utilisés par la police lors d’enquêtes criminelles, et comme les insectes m’ont toujours fasciné, j’ai commencé à écrire une histoire à partir de cette idée », explique le cinéaste : une idée de départ insolite bien que basée sur une réalité scientifique, qui donne naissance à des images stupéfiantes et poétiques.
Phenomena marque un tournant dans la carrière du cinéaste italien, qui puise comme à son habitude dans le cinéma expressionniste et les productions de Val Lewton (une scène entière est calquée sur l’introduction de La Malédiction des hommes-chats), mais délaisse les outrances baroques et sanglantes de Suspiria ou Ténèbres et oriente son film du côté de Lewis Carroll et du conte de fées. Sa frêle héroïne, qui possède la beauté lunaire de Jennifer Connelly (découverte par Argento dans le film de son ami Sergio Leone Il était une fois en Amérique), traverse en somnambule un univers terrifiant peuplé d’humains monstrueux et d’animaux bienveillants. Argento compose avec les éléments naturels (l’eau, le vent, la nuit,la forêt) un fascinant jeu de piste onirique, traversé de pièges, d’énigmes visuelles et d’instants magiques.
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