Avec justesse et sensibilité , le premier film de Julie Lerat-Gersant déploie le tortueux chemin vers l’émancipation d’une adolescente enceinte.
À 16 ans, Camille fait la découverte cruelle et irréversible qu’il n’y a pas de liberté absolue. Enceinte de quatre mois, elle est obligée de mener à terme sa grossesse alors qu’elle répète qu’elle ne gardera pas le bébé à sa naissance. Incapable de rester avec une mère (Victoire Du Bois) qui se comporte encore comme une ado (et dont on comprend qu’elle a traversé le même processus que sa fille), Camille est placée par le juge des enfants dans un centre maternel.
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Portrait d’une femme, mais aussi en sourdine film de bande, Petites se distingue par la justesse et l’intériorité profonde de tous ses personnages. Le premier film de Julie Lerat-Gersant est un récit aussi implacable envers la société que compréhensif et bienveillant envers son personnage. À la juste distance entre ses deux lignes de force, il nous montre à quel point l’interdiction de Camille de se faire avorter, ainsi que la culpabilité qu’on lui impose de rejeter son rôle de mère s’avèrent les deux faces d’un même phénomène extrêmement brutal qui prédéfinit les rôles de genre.
Vers l’indépendance et l’émancipation
Une situation pour la jeune fille qui élimine sa liberté d’action, l’enfermant dans un cycle oppressant de précarité financière. De cette oppression, le film entame pourtant un tortueux chemin vers l’indépendance et l’émancipation où tout au bout s’y dessine sa morale, simple par les mots mais pourtant pas si simplement atteignable : vivre pour soi-même, loin des rôles assignés par contrainte par la société.
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