Attachant et frais, un premier film israélien sur la jeunesse de Tel Aviv.
Souvent, pour trouver l’idée de son premier film, le ou la cinéaste hésite entre parler de sa vie et choisir un sujet fort (si possible polémique et brûlant d’actualité, ça fera plus de bruit). Avec People that Are Not Me, Hadas Ben Aroya nous rappelle combien notre cœur penche toujours plus chaleureusement du côté de la sincérité de la première approche que de la stratégie quelquefois roublarde de la seconde. Car tout le charme de ce film réside dans son regard et non dans son sujet.
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En brossant la chronique amoureuse et sexuelle de Joy (interprétée par la réalisatrice aux airs de Vimala Pons), l’œil grinçant mais tendre de la caméra décrypte la contradiction des sentiments et la lâcheté de ses personnages sans jamais les condamner. Film de chambre sur une jeunesse bohème, People that Are Not Me pourrait finalement être un cousin éloigné de Mes provinciales de Jean-Paul Civeyrac, sorti en avril. Sauf que les conversations ultra élitistes et assez peu charnelles du film français ont laissé place, ici, à des confessions au pieu sur l’amour, la sodomie ou l’éjaculation faciale. Une crudité du langage et parfois de l’image qui, lorsqu’elle se double d’un constat plus amer sur la solitude d’une génération, arrive à saisir quelque chose de très contemporain. Soit les déambulations affectives de millennials qui n’ont jamais été aussi seuls, alors que Tinder leur deale de l’amour et de la baise tous les cent mètres.
People that Are Not Me de Hadas Ben Aroya (Isr., 2018, 1 h 20)
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