L’acteur Paul Walker est mort dans un accident de voiture le samedi 30 novembre à Valencia, dans le comté de Los Angeles.
Tragique ironie pour l’un des piliers de la franchise vroom-vroom Fast & Furious, relevée ad nauseam par les commentateurs, qui s’empressent aussi de dégainer les comparaisons avec James Dean, autre beau gosse victime de la route. Tous deux avaient le même amour des bolides (Walker était passager dans la Porsche où il a perdu la vie), mais c’est à peu près tout : Walker était d’une présence plus discrète à l’écran. Pas anonyme mais plutôt fonctionnelle, torse de surfeur toujours facilement exposé (Bleu d’enfer, 2005) et de beaux yeux bleus qui inspirèrent récemment une jolie réplique dans un épisode de la série Kenny Powers.
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Acteur précoce, passé ado à la télé dans Madame est Servie ou Les Feux de l’Amour, Paul Walker semblait destiné à être le gendre parfait à l’écran, un modèle de « beauté américaine » selon Rob Cohen, réalisateur du premier Fast & Furious. Dans Pleasantville (1998), il est donc parfait, comme un cliché, en personnage de série TV des années 50 où sont téléportés Tobey Maguire et Reese Witherspoon. Il persiste en petit ami sympa (Elle est trop bien, 1999), totalement en phase avec ses covedettes d’alors, James Van Der Beek (Varsity Blues, 1999) et Joshua Jackson (The Skulls : Société secrète, 2000), autres parangons pour les ados fans de bluettes.
C’est Fast & Furious et ses séquelles qui déplaceront le curseur de sa carrière vers la position héros d’action. Il jouera dans tous les films, sauf le troisième. Les Fast & Furious contredisent la loi tacite voulant que les premiers et/ou seconds films d’une franchise soient les meilleurs. Débutant comme une copie pâlotte motorisée de Point Break, les films s’améliorent sous la houlette du réalisateur Justin Lin (surtout à partir du 4e), et deviennent indétrônables au box-office, catégorie courses-poursuites – genre que Lin décline selon toutes les combinaisons/situations possibles. L’apport de Walker s’y bonifie avec le temps : il y opposait un contrepoint narquois, plus humain et terre-à-terre aux silhouettes minérales et monolithiques de Vin Diesel puis Dwayne « The Rock » Johnson. Plus James Deen (l’acteur porno) que James Dean donc.
Alleurs dans sa filmo, Walker se cantonnait à faire le job, sans se poser de questions, dans des séries B – la meilleure reste La Peur au ventre (2006). Au moment de sa mort, l’acteur était en plein tournage, très avancé, du septième Fast & Furious, prévu dans les salles américaines en juillet 2014. Pas question pour le studio Universal, maison-mère de la lucrative franchise, d’annuler le film mais on devine déjà le casse-tête des scénaristes pour imaginer une sortie digne à son personnage. Deux films avec Walker auront aussi leur sortie posthume : Hours (un drame post-Ouragan Katrina) et Brick Mansions, le remake du film français Banlieue 13.
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