Les organisateurs de la 67e Berlinale ont annoncé en fin de matinée que le jury de la compétition officielle sera présidé par le cinéaste hollandais Paul Verhoeven.
Selon le site officiel du festival, les organisateurs de la 67e édition de la Berlinale, qui se déroulera dans la capitale allemande du 9 au 19 février, ont choisi de confier la présidence du jury de la compétition officielle internationale au cinéaste hollandais Paul Verhoeven.
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Le retour en grâce du « hollandais violent »
Après son retour réussi sur le grand écran suite à dix ans d’absence avec Elle, thriller venimeux et virtuose porté par une Isabelle Huppert incandescente et tourné en France, la ressortie saluée du controversé Showgirls et sa réhabilitation critique, et une belle quantité d’entretiens et de publications consacrées à son cinéma, le « hollandais violent » bénéficie cette année d’un retour en grâce mérité. Un bel alignement des planètes cinématographiques que cette présidence devrait contribuer à prolonger.
Dieter Kosslick, le directeur de la célèbre manifestation cinéphile, a justifié son choix :
« Avec Paul Verhoeven comme président du jury, nous choisissons un réalisateur qui a travaillé dans une variété de genres, en Europe comme à Hollywood. Sa créativité, son audace multi-facettes, sa volonté d’expérimenter se retrouvent dans l’ensemble de son travail »
De Cannes à Berlin, en passant par les Oscars ?
En effet, après des débuts libertaires et fracassants dans sa Hollande natale (Turkish Delights, Soldiers of Orange), Verhoeven a réinventé la science-fiction politique au cœur du système hollywoodien (Robocop, Total Recall et Starship Trooper), et égratigné la bienséance américaine avec des œuvres noires et sulfureuses (Basic Instinct, Showgirls), toujours avec un même sens de la mise en scène élégante et efficace. Disparu des radars après son film de guerre et d’espionnage sur fond de seconde Guerre mondiale Black Book en 2006 (hormis l’expérience collaborative de Tricked en 2012), le cinéaste a ressuscité cette année avec éclat, nous prouvant qu’il n’avait rien perdu de se verve corrosive et de sa maîtrise du langage cinématographique.
Présenté en compétition officielle lors du dernier festival de Cannes, Elle, adaptation du roman « Oh… » de Philippe Dijan, était étonnamment reparti bredouille de la Croisette malgré une presse en majorité dithyrambique. Présent dans les tops de fin d’année de nombreux magazines, le film a été choisi pour représenter la France à l’Oscar du meilleur film étranger. De son côté, son actrice principale Isabelle Huppert, qui a également brillé dans l’Avenir de Mia Hansen-Love, est lancée dans la course à l’Oscar de la meilleure actrice, pour lequel elle fait désormais partie des favorites.
https://youtu.be/YqGJtnKZ2vs
L’an dernier, le jury du festival berlinois, présidé par Meryl Streep, avait récompensé de son Ours d’or Fuocoamare de l’italien Gianfranco Rosi, documentaire sur le sort des migrants perdus en mer. L’Ours d’argent (Grand prix) avait été remis à Mort à Sarajevo de Danis Tanovic, film choral adapté d’une pièce de BHL, quand le cinéaste philippin Lav Diaz et la réalisatrice française Mia Hansen-Love avaient vu leur travail célébré, également par des Ours d’argent. La liste des films présentés lors de l’édition 2017 sera annoncée ultérieurement.
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