Chronique sensible de la rééducation dans un hôpital de personnes jeunes et gravement accidentées.
Suite à un accident, Ben, la vingtaine, se retrouve à l’hôpital, en partie paralysé. Grand Corps Malade et Mehdi Idir racontent sa lente rééducation, les efforts physiques et psychologiques qu’elle implique, la relation avec d’autres patients et avec le personnel hospitalier. Le sujet pourrait paraître ingrat et pourtant les auteurs parviennent à nous toucher.
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La première raison réside dans l’écart entre la jeunesse des patients et l’état de leurs grands corps malades qui réduit ces êtres en pleine force de l’âge à la condition de vieillards ou d’handicapés. Ensuite, la condition commune de grand blessé induit des liens entre des personnes d’horizons et milieux différents, déployant ainsi dans le cadre hospitalier l’idée plus politique selon laquelle ce qui rassemble est plus important que ce qui différencie.
Enfin, Patients est bien écrit et bien joué, filant l’infra-suspense de la guérison, tenant un regard empathique sans pathos ni angélisme (il y a des frictions entre patients ou avec certains soignants). On se souvenait des excellents Yannick Rénier, Soufiane Guerrab ou Naïlia Harzoune, on découvre Pablo Pauly, remarquable en malade refusant le statut infantilisant de victime.
Chronique qui transforme sans se pousser du col une épreuve hospitalière en aventure ordinaire de dignité, d’abnégation et de “vivre ensemble”, Patients est plutôt un petit film sympathique et bien portant qu’un grand film malade. C’est aussi un bel hommage indirect à notre système de santé publique.
Patients de Grand Corps Malade et Mehdi Idir (Fr., 2017, 1 h 50)
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