Longtemps mutilé par les studios, Pat Garrett et Billy le Kid est le film le plus abouti de Peckinpah. L’ancien bandit Garrett (James Coburn) vient d’être nommé shérif par des éleveurs. En échange de cette promesse de respectabilité, il s’engage à arrêter son ami Billy le Kid (Kris Kristofferson), hors-la-loi plus jeune que lui. Garrett […]
Longtemps mutilé par les studios, Pat Garrett et Billy le Kid est le film le plus abouti de Peckinpah.
L’ancien bandit Garrett (James Coburn) vient d’être nommé shérif par des éleveurs. En échange de cette promesse de respectabilité, il s’engage à arrêter son ami Billy le Kid (Kris Kristofferson), hors-la-loi plus jeune que lui. Garrett a vieilli, pour lui les temps ont changé. Le Kid personnifie le romantisme et l’esprit de liberté d’un Ouest sauvage rattrapé par la civilisation et une autre forme de violence :
le capitalisme. Peckinpah ancre son film dans un contexte historique qui lui tient à cœur, montre la fin des mythes et la survie provisoire des rebelles de l’Amérique. Le scénariste Rudy Wurlitzer (Macadam à deux voies) apporte à cet ultime western du grand Sam une dimension existentielle. Le film se transforme en poème élégiaque, accompagné par les complaintes de Bob Dylan, auquel Peckinpah confie un petit rôle énigmatique de témoin de la poursuite entre les deux hommes. Une poursuite qui n’en est pas une puisque Garrett, qui s’acquitte de sa mission avec lassitude et dégoût, retarde le moment où il devra tuer son ami. Le film privilégie donc les temps morts, moments d’errance ou de sur-place, pour une traque au ralenti. Saisi par la mort dans toute sa force et sa beauté, Billy le Kid abandonne son meurtrier désenchanté à un devenir fantomatique dans un monde en ruine.
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