Ce film bête comme ses pieds de nouveau curé bien pensant de l’hypocrisie ambiante est clair comme de l’eau de roche. J’ai tout compris : le racisme c’est pas bien. OK, mais le racisme est en général bien plus sournois et diffus que ce que décrivent les courts métrages scolaires et vieillots du film. Et […]
Ce film bête comme ses pieds de nouveau curé bien pensant de l’hypocrisie ambiante est clair comme de l’eau de roche. J’ai tout compris : le racisme c’est pas bien. OK, mais le racisme est en général bien plus sournois et diffus que ce que décrivent les courts métrages scolaires et vieillots du film. Et puis, ce n’est qu’une forme de préjugé parmi d’autres (la xénophobie, la haine entre classes sociales, le machisme, le féminisme en sont d’autres). Et puis, de toute façon, le rôle du cinéma n’est pas de médiatiser un quelconque combat civique ou social. Comme disait je ne sais plus quel producteur ou cinéaste américain : « pour les messages, il y a la Western Union« . Je ne vais pas détailler chacun de ces films de quatre ou cinq minutes, tous plus ineptes les uns que les autres ? certains ont dû être écrits au XIXème siècle. Tout est nul ou quasiment (on retiendra juste le regard documentaire de Yamina Benguigui, malgré un scénario niais). Sauf Relou, comme par hasard le seul film réalisé par une cinéaste inconnue, Fanta Regina Nacro, la seule black du panel. Dispositif unique : un bus où trois jeunes beurs vraiment relou ? dont un, interprété par Faudel, à l’aise comme un poisson dans l’eau ? harcèlent deux jolies blondes. D’une part, le racisme est ici inversé sans chichis, et d’autre part, la situation est complètement retournée quand il s’avère qu’une des filles, traitée de pimbêche française par les beurs, est elle-même kabyle et parle l’arabe ? cerise sur le gâteau, cette blonde est incarnée par la scénariste du film, Dalila Benamara, qui s’est inspirée d’une histoire vécue. Il y a plus de vie, de vérité et de complexité dans ces cinq minutes cinquante deux dénuées de langue de bois que dans les onze autres fabulettes mises en scène par des cinéastes connus. Ça donne à penser.
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