A vue d’œil, ce film ressemble à un navet : réalisation terne et bâclée, narration linéaire et plan-plan suivant sagement le cours chronologique d’une autobiographie. Et pourtant, l’authenticité de son personnage central et de son sujet ne laisse pas indifférent. Parties intimes retrace la vraie vie d’Howard Stern, “nerd” du Midwest qui, au cours des […]
A vue d’œil, ce film ressemble à un navet : réalisation terne et bâclée, narration linéaire et plan-plan suivant sagement le cours chronologique d’une autobiographie. Et pourtant, l’authenticité de son personnage central et de son sujet ne laisse pas indifférent. Parties intimes retrace la vraie vie d’Howard Stern, « nerd » du Midwest qui, au cours des années 80, devint non seulement l’animateur de radio le plus populaire aux Etats-Unis, mais le plus provocateur, grâce à la crudité de son langage. Une sorte de Larry Flynt de la radio, mais dénué de sa mégalomanie délirante. Atout supplémentaire et chose rarissime, le fait que le personnage soit incarné par Howard Stern lui-même, grand échalas chevelu, mixte d’Alice Cooper circa 1973 et de Joey Ramone. D’où aussi les limitations du film qui, négligeant d’examiner le personnage sous toutes ses coutures, notamment dans sa vie privée, d’une normalité à toute épreuve comme le fait Forman pour Larry Flynt , se concentre sur son activité professionnelle, sur son combat avec l’establishment. Notamment sa guéguerre avec son employeur, la puissante NBC, à qui il fait battre des records d’audience tout en la dénigrant et en se castagnant en direct dans son émission avec son supérieur hiérarchique qu’il appelle Pig Vomit. Une spontanéité et une franchise éminemment sympathiques… Résurgence vivante de l’esprit libertaire des années 70, Stern offre un parfait antidote au puritanisme ambiant aux USA. Sa manière débridée de plaisanter sur les questions sexuelles les plus épineuses nous donne l’impression que l’Amérique n’est pas aussi atteinte qu’on le croit par l’intégrisme moral et le « politiquement correct ». Evidemment, quand Stern joue la tantouze qui se gargarise avec du sperme ou quand il invite une spécialiste de la fellation à engloutir en direct (à la radio !) une saucisse de 30 cm, on peut trouver que la fronde libertaire frise la beauferie ordinaire. Notons seulement que ce style de joyeuse grivoiserie, dont une radio parisienne comme Carbone 14 s’était fait une spécialité dans les années 80, n’a même plus droit de cité sur nos ondes muselées par la publicité. Et puis avouons que la scène où Stern, roucoulant dans son micro, fait jouir à distance une auditrice assise sur un haut-parleur de chaîne stéréo est un grand moment.
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