Une belle méditation sur le désir et l’attirance de la mort.
Un jeune officier d’ordonnance est chargé d’accompagner un ancien capitaine, devenu aveugle à la suite d’un accident, qui désire se rendre à Gênes, Rome puis Naples. Durant le voyage, l’infirme rudoie le jeune homme avec sadisme, se moque de sa naïveté et le mêle à ses aventures avec des prostituées. Ce classique de la comédie italienne fait écho à une autre grande réussite de Risi, Le Fanfaron (1962), également construite autour d’un duo masculin antagoniste : le jeune homme timide et la force de la nature, caricature du mâle italien, un rôle interprété dans les deux films par Vittorio Gassman. La misanthropie radicale du cinéaste et la noirceur du sujet débouchent pourtant cette fois-ci sur un film moins cruel, toujours aussi pessimiste mais plus proche de la mélancolie morbide que de l’humour grinçant, avec même une fin heureuse. Malgré quelques gags à l’humour très noir, Parfum de femme appartient en fait à la veine « sérieuse » de l’auteur, qui délaisse la satire sociale pour une méditation douloureuse sur la persistance du désir et l’attirance de la mort. Ainsi, l’instinct de vie du personnage, séduisant et digne avant son drame, se limite désormais à une libido délirante ne s’exprimant qu’à travers de grotesques gesticulations. Le film contient de magnifiques moments de cinéma, comme la longue séquence sur la terrasse napolitaine. Gassman est grandiose de méchanceté et de souffrance.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}