Peintre (dans) un camps…Un documentaire subtil.
Le nouveau film du documentariste Christophe Cognet a ceci de singulier qu’il aborde un sujet sensible avec une infinie délicatesse, une sérénité apparente que seul son filmage, comme hésitant, vient contredire : la beauté dans un camp d’extermination.
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Cognet rencontre des survivants de la Shoah, des peintres qui ont ensuite représenté cette épreuve. Le réalisateur va aussi vers les morts.
Des hommes, artistes ou pas, qui ont réussi, quand ils y étaient, à représenter ces camps par le dessin, au prix de risques inouïs (une mise à mort immédiate), à la fois sans doute pour témoigner, mais aussi pour tenter de penser l’impensable.
Cognet interroge les vivants, montre leurs tableaux et voyage dans les archives en Europe (France, Tchéquie, Belgique, etc.) et en Israël, où sont conservées précieusement les traces fragiles, souvent naïves (dans leur forme), d’un art des camps.
Ces œuvres, très variées dans leur qualité esthétique, ramènent sans cesse à la question première, à laquelle Cognet prend soin de ne jamais répondre – tel l’aveu d’une incapacité à laquelle le spectateur doit consentir…
Au delà de la morale, comment penser ce moment, qui ne nous quittera plus, où un rescapé dit combien il lui est tout de suite apparu que les couleurs des cadavres étaient d’une incroyable beauté ? Impossible, si l’on oublie que cet homme était peintre.
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