Pour employer des termes iconoclastes dans ce contexte, on dira que Paragraphe 175, dû aux réalisateurs de The Celluloïd closet (compilation des scènes gay dans le cinéma hollywoodien), est un docu ordinaire sur la Shoah. Ordinaire parce que c’est également un produit de divertissement et une œuvre illustrative. Divertissement, le mot est un peu fort, […]
Pour employer des termes iconoclastes dans ce contexte, on dira que Paragraphe 175, dû aux réalisateurs de The Celluloïd closet (compilation des scènes gay dans le cinéma hollywoodien), est un docu ordinaire sur la Shoah. Ordinaire parce que c’est également un produit de divertissement et une œuvre illustrative. Divertissement, le mot est un peu fort, mais c’est du moins ce que suggère la description assez plaisante des années folles d’avant-guerre dans le gay Berlin. Ce qui nous amène à ces témoignages essentiels. Ce sont ceux de quelques homosexuels qui furent arrêtés parce que leurs pratiques tombaient sous le coup du « paragraphe 175 », article du code pénal allemand de 1871 punissant les « actes contre nature » entre hommes. Entre 1933 et 1945, on envoya ces homos, affublés du fameux triangle rose, marque d’infamie équivalant à l’étoile jaune pour les juifs, dans divers camps allemands, où environ 6000 d’entre eux périrent.
Ce sont ces quelques témoignages absolument poignants de vieux messieurs, dans l’ensemble non juifs (sauf un), qui font de Paragraphe 175 un document incontournable, une pièce de plus à ajouter au dossier des insondables horreurs du nazisme. La nécessité de ce film était évidente, ne serait-ce que parce que les témoins directs, les survivants, qui n’avaient jamais témoigné, déjà peu nombreux, atteignent aujourd’hui un âge respectable et disparaissent un à un.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}