PALOMBELLA ROSSA de Nanni Moretti, avec Nanni Moretti, Mariella Valentini, Silvio Orlando (1989, It., 84 mn) Un match de water-polo entrecoupé de réflexions burlesques sur la gauche italienne et sa déconfiture. Moretti au sommet du don-quichottisme. Depuis que son ennemi n°1, le suppôt de la droite ultra-libérale, Silvio Berlusconi, est au pouvoir, Nanni Moretti n’a […]
PALOMBELLA ROSSA
de Nanni Moretti, avec Nanni Moretti, Mariella Valentini, Silvio Orlando (1989, It., 84 mn)
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Un match de water-polo entrecoupé de réflexions burlesques sur la gauche italienne et sa déconfiture. Moretti au sommet du don-quichottisme.
Depuis que son ennemi n°1, le suppôt de la droite ultra-libérale, Silvio Berlusconi, est au pouvoir, Nanni Moretti n’a jamais été aussi absent de la scène politique, du moins à travers son cinéma. Bizarre. Déjà son dernier long métrage, La Chambre du fils, qui commence à dater (2001), était une sorte de démission, une forme d’embourgeoisement artistique… Pourtant, il y a quinze ans, à l’époque de Palombella rossa, alors que la situation politique de son pays était moins bloquée, Moretti était tout feu tout flamme, il voulait en découdre. Il se posait la question : « Comment être communiste ? » au moment où le PCI était en train de disparaître. Puis il tournait dans la foulée un documentaire sur le parti, La Cosa. Ce n’était pas un triste dogmatique pour autant. Plutôt un Don Quichotte moderne.
Dans Palombella rossa, il joue un jeune dirigeant communiste frappé d’amnésie, qui participe à un match de water-polo, tout en évoquant les problèmes de la société italienne, en faisant le bilan des utopies de gauche. C’est un match réel, entrecoupé par des scènes annexes, comme celle, par exemple, où il donne des claques à une journaliste parce qu’elle utilise un jargon vulgaire. Les médias sont une des cibles favorites de Moretti. Mais il n’y a pas que du sport, de la critique sociale et politique ; il y a aussi de l’émotion et même du sentimentalisme. Mais où est passé ce Moretti fougueux qui résistait bravement à la déliquescence du cinéma italien ? Berlusconi aurait-il gagné ?
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