Un match de water-polo entrecoupé de réflexions burlesques sur la gauche italienne et sa déconfiture. Moretti au sommet du don-quichottisme.Depuis que son ennemi n°1, le suppôt de la droite ultralibérale, Silvio Berlusconi, est au pouvoir, Nanni Moretti n’a jamais été aussi absent de la scène politique, du moins à travers son cinéma. Bizarre. Déjà son […]
Un match de water-polo entrecoupé de réflexions burlesques sur la gauche italienne et sa déconfiture. Moretti au sommet du don-quichottisme.
Depuis que son ennemi n°1, le suppôt de la droite ultralibérale, Silvio Berlusconi, est au pouvoir, Nanni Moretti n’a jamais été aussi absent de
la scène politique, du moins à travers son cinéma. Bizarre. Déjà son dernier long métrage, La Chambre du fils, qui commence à dater (2001), était une sorte de démission, une forme d’embourgeoisement artistique… Pourtant, il y a quinze ans, à l’époque de Palombella rossa, où la situation politique de son pays était moins bloquée, Moretti était tout feu tout flamme, il voulait en découdre. Il se posait la question « comment être communiste ? » au moment où le PCI était en train de disparaître. Puis il tournait dans la foulée un documentaire sur le Parti, La Cosa. Ce n’était pas un triste dogmatique pour autant. Plutôt un Don Quichotte moderne. Là, il joue Apicella, un jeune dirigeant communiste frappé d’amnésie, qui participe à un match de water-polo, tout en évoquant les problèmes de la société italienne, en faisant le bilan des utopies de gauche. C’est un match réel, entrecoupé par des scènes annexes, comme celle, par exemple, où il donne des claques à une journaliste parce qu’elle utilise un jargon vulgaire. Mais il n’y a pas que du sport, de la critique sociale et politique ; il y a aussi de l’émotion et même du sentimentalisme. Notamment lorsque tous les occupants de la piscine sont irrésistiblement attirés par un téléviseur qui diffuse la fin de Docteur Jivago, le mélo de David Lean sur la révolution russe. Apicella vit le film de Lean avec autant de passion que lorsqu’il parle de politique et invective les médias. Mais où est passé ce Moretti fougueux qui résistait bravement à la déliquescence du cinéma italien ? Berlusconi aurait-il gagné ?
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}