Une fable un peu appuyée mais truculente.
Dans une ruelle étroite de Palerme, deux voitures se retrouvent nez à nez et refusent de reculer pour laisser passer l’autre. Dans l’une, une famille de pêcheurs du quartier ; dans l’autre, deux Romaines en couple.
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Au volant, une vieille matriarche aphasique face à une trentenaire en crise. Affrontement de pare-brise à pare-brise. Duel de western féminin et contemporain.
Cette situation plus symbolique que réaliste file toutes les métaphores politiques et sociales possibles : blocages de la société sicilienne (italienne, européenne, mondiale…), agressivité montante entre les classes, guerres de tous contre tous, chaos du “vivre ensemble”… Cette dimension allégorique est un peu appuyée mais elle est incarnée avec truculence par un casting vivace mêlant acteurs professionnels et gens du cru, quelque part entre comédie à la Scola et faconde pasolinienne.
A côté de cette italianité bavarde, théâtrale, extravertie, Emma Dante s’autorise aussi quelques discrètes touches fantastiques, comme cette ruelle qui s’élargit imperceptiblement au cours du film, signe que les impasses sont aussi mentales. Malgré ses quelques longueurs et lourdeurs, Palerme est un signe parmi d’autres prouvant que le cinéma italien reprend de la vigueur.
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