Un cinéaste chinois pose la question de la naissance de la conscience individuelle dans un pays dominé par 2500 ans de confucianisme et d’absolutisme.Quand Zhang Yuan est invité par le Festival de Cannes, en 1996, pour présenter Palais du levant, palais du couchant, les autorités chinoises lui retirent son passeport. Des autorités qui préciseront que […]
Un cinéaste chinois pose la question de la naissance de la conscience individuelle dans un pays dominé par 2500 ans de confucianisme et d’absolutisme.
Quand Zhang Yuan est invité par le Festival de Cannes, en 1996, pour présenter Palais du levant, palais du couchant, les autorités chinoises
lui retirent son passeport. Des autorités qui préciseront que la copie du Festival n’ayant pas été visée par la commission de censure, le film ne peut en aucune manière se réclamer de la Chine. Dans ce pays où tout ce qui n’est pas dans la norme est suspect, le cinéma de Zhang Yuan fait tache. Jeunesse sans illusions, zone, drogue, frustrations sexuelles… La filmographie de Zhang Yuan, né en 1963, est emblématique d’une production indépendante qui peine à survivre sous les rouleaux compresseurs de la propagande bureaucratique. Le cinéaste pékinois aborde ici de front l’homosexualité. Une « déviance » qui figurait tout récemment encore sur la liste des maladies mentales. Extérieur nuit. Des buissons, des pissotières… Un lieu de drague en plein air. Faisceaux de lumière, course, traque, contrôle d’identité, humiliation, chantage, racket. A genoux ! Voilà comment les services de salubrité publique traitent ces « voyous ». Un soir, un jeune homme est arrêté par un policier qui se plaît à lui faire sentir que c’est lui qui tient le bâton. Tu vois où je veux en venir ? Oui, je suis homosexuel, et alors ? Tu es abject ! Non, j’aime ! Et le « suspect » de raconter sa vie et ses souvenirs jusqu’à l’aube, révélant la nature profonde de son désir. Du classique face à face maître/esclave, Zhang Yuan tire une démonstration parfois laborieuse mais toujours juste sur la situation précaire au mieux des pédés en Chine.
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