Réédition d’un film d’archives étonnant sur un cosmonaute parti d’URSS et revenu en Russie.
Andrei Ujica est un cinéaste d’un genre très particulier qui fait ses films à partir d’images d’autrui recomposées par le montage et la distance du temps. Après son Autobiographie de Nicolae Ceausescu, on (re)découvre Out of the Present (le film avait connu une sortie confidentielle en 1997), fait à partir d’images tournées dans la station spatiale Mir. En 1991, un des cosmonautes était parti dans l’espace depuis l’URSS puis était revenu dix mois après en… Russie, le régime soviétique s’étant écroulé entre-temps.
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Dans l’espace, on est hors du temps historique terrestre, mais cette relativité einsteinienne n’est qu’un des aspects de ce film rêveur et décoiffant. La qualité des images est remarquable, beaucoup plus nette que le flou habituel de l’espace, ce qui concourt à la tonalité poétique, ludique et planante de ce film.
Un objet filmique unique
A des milliers de kilomètres d’altitude, on travaille certes, mais on s’amuse aussi beaucoup avec les lois de l’apesanteur, on sort pour une réparation, on s’arrime à une fusée-navette qui amène les nouveaux et ramène ceux qui ont terminé…
Bref, Out of the Present, c’est un peu On a marché sur la Lune, un peu 2001… mais en vrai. Là où Ujica rejoint Kubrick, c’est quand il accompagne ces images de musiques pop, rock ou électroniques, composant un objet filmique unique à la croisée du docu et du space-opera qui redonne tout son sens à l’expression s’envoyer en l’air.
Out of the Present d’Andrei Ujica (All., Fr., Rus., 1995, 1 h 32)
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